Création tous azimutsMorceaux choisis de Baz’Art, le festival sans égal
Samedi 18 et dimanche 19 juin, la manifestation de bric et de broc est de retour à Lissignol, avec concerts, performances et autres curiosités indescriptibles.

On va à Baz’Art comme les abeilles vont aux fleurs. Rien de tel que ce festival de bric et de broc pour nourrir sa soif de culture, de musiques, de performances. L’art cueilli au plus frais de la création, du pas verni, pas tout à fait fini, c’est par ici!
L’édition 2020 s’est transformée en livre pour dompter le mauvais œil viral. L’année suivante voyait la troupe des inconditionnels revenir dans la rue Lissignol, essentiellement, là où se déroulent habituellement les aventures de Baz’Art. En 2022, enfin, du samedi 18 au dimanche 19 juin, cette fois les immeubles alentour, les greniers, les caves, les cours, les vitrines des magasins encore et les boîtes aux lettres (!) accueilleront à nouveau le public.
Musique expérimentale
Baz’Art, «toujours ambitieux en nombre de propositions par rapport à sa taille», tente de résumer sa programmatrice, Simone Aubert. Eu égard au périmètre, et aux moyens à disposition, le festival fait des merveilles, il est vrai. Cette fois encore, l’affiche livre pléthore de propositions. À suivre au gré de son inspiration.
Par exemple, une improvisation sonore de Limpe Fuchs. Moment phare de cette 13e édition. Limpe Fuchs, compositrice allemande née à Munich en 1941, joue des instruments de son invention, des percussions essentiellement. Pionnière de la musique improvisée, cette personnalité aujourd’hui culte se produira avec le flûtiste Viz Michael Kremetz, chaque jour à trois reprises, vendredi à 15 h, 17 h et 19 h, dimanche à 14 h, 16 h et 18 h, dans la salle de sport du 8 de la rue Lissignol.
«Baz’Art reste ambitieux en nombre de propositions par rapport à sa taille.»
Voilà qui promet. Prière de sonder le programme en ligne pour s’y retrouver dans les horaires. Noter ceci, déjà: au versant musical de Baz’Art, la programmation ratisse large – le fait de la reine, pourrait-on dire, Simone Aubert, cette indécrottable mélomane, n’est autre que la meneuse du groupe genevois Tout Bleu.
Aux amateurs d’expérimentations radicales, ces retrouvailles avec les nappes électroniques de Strom/Morts, fameux équipage aujourd’hui endeuillé par la disparition récente de son fondateur, Didier Séverin. On appréciera toujours cette musique étrange et prenante au croisement des synthétiseurs et des guitares – Olivier Hähnel et Mathieu Jallut sont issus du groupe metal Abraham.
En voilà un parmi les nombreux concerts à suivre dans ce sous-sol jadis célèbre, qu’on nommait au temps des squats le Madone Bar. Un local désormais rénové avec béton au cordeau et plancher idoine, ceci pour faire office de salle commune des habitants créchant au-dessus. Ouvert au public quand ça lui prend. Une nouvelle occasion à ne pas manquer.
On vous en donnera encore, parmi les meilleurs, des groupes aux noms étranges, Surprise Barbue, originaire de Dijon, de gros consommateurs de synthés ceux-là aussi, comme c’est le cas également de Trrma, autre duo venu du sud de l’Italie.
Contrebasse automatique
Retenir le nom de Sonia P ensuite, une Genevoise vue ailleurs dans les projets Chymere et Atmo, musicienne discrète dont les talents d’électronicienne ne demandent qu’à se dévoiler plus encore. Le guitariste zurichois Flo Stoffner également, improvisateur jazz. En solitaire, comme le sera Nadia Daou, Nâr pour la scène, cette chanteuse, guitariste, machiniste libanaise régulièrement dans les parages pour faire entendre ses fascinantes mélodies croisant tradition orientale et musique industrielle.
Noter aussi cette version solo également de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, énorme ensemble afro punk, réduit ici à son seul meneur, Vincent Bertholet, qui signe une installation baptisée Orchestre Tout Petit Jean Tinguely. Comme de juste. Dans le grenier du 1-3 de Lissignol, le fameux contrebassiste met son instrument – une vieillerie est-allemande, selon le dépliant – à l’épreuve de la mécanique automatique.
Les oreilles captivées, séduites, nourries abondamment de son pesant de nouveautés, le public pourra dériver doucement – à quelques mètres seulement, quelques marches plus bas, ou tout en haut sous les combes – vers le reste copieux d’une programmation qui semble sans fin.
Arts plastiques et visuels ont toujours fait partie de Baz’Art, si bien que ces disciplines se confondent régulièrement avec la musique, les performances. Qu’il s’agisse d’installations encore, ainsi des éclats de couleurs que la plasticienne Jeanne Tara pose un peu partout dans le territoire du festival. Ou de ce «Flash Back» concocté par Camille de Dieu et Laurent Novac, génération HEAD dans la place, pour un module multimédia, à découvrir dans un garage à vélos.
Baz’Art Samedi18 et dimanche 19 juin, rue Lissignol, gratuit. Infos: baz-art.ch
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