BraconnagePlus de 400 kg d'ivoire saisis au Gabon et en Afrique du Sud
Des trafiquants ont été arrêtés au Gabon avec 150 kg d'ivoire braconné. Les douanes de l'aéroport de Johannesburg en ont elles saisi 267 kg.

Deux trafiquants d'ivoire, un Camerounais et un Gabonais, ont été interpellés à Libreville avec 150 kg d'ivoire issus du braconnage d'éléphants gabonais. Les douanes sud-africaines ont elles saisi 267 kg d'ivoire à l'aéroport de Johannesburg et à destination du Vietnam.
C'est l'ONG Conservation Justice qui l'annonce dans un communiqué: pas moins de 150 kilos d'ivoire ont été saisis à Libreville. L'ONG dénonce, de surcroît, «l'implication d'éléments de l'armée» dans ce trafic.
La saisie effectuée par la police judiciaire et les agents des Eaux et Forêts a eu lieu le 29 juin, alors que les deux individus cherchaient à revendre leur butin, selon l'ONG, qui travaille en collaboration avec les autorités gabonaises.
«Il s'agit de six grosses pointes d'ivoire. Il est très rare de trouver des pointes d'un tel volume, et cela double ou triple leur valeur sur le marché international. En Chine, elles vaudraient environ 300'000 euros», a déclaré le responsable de l'ONG, Luc Mathot.
Chez lui «à son insu»
Selon le communiqué, l'ivoire était «gardé» chez un militaire de l'état-major général des armées, qui a affirmé que les 150 kg se trouvaient chez lui «à son insu». L'homme a été entendu par la police judiciaire avant de ressortir libre, déplore Conservation Justice.
Deux autres militaires gabonais avaient déjà été impliqués dans des affaires de trafic d'ivoire au mois de juin, selon la même source.
Le 19 juin, un soldat de l'armée de l'air avait été arrêté à Libreville en possession de quatre pointes d'ivoire qu'il comptait revendre. Le 26 juin, un autre militaire avait été interpellé après la découverte de deux pointes d'ivoire dans sa voiture à Oyem (nord).
«Ces trois cas confirment l'implication de certains éléments de l'armée dans le trafic d'ivoire», souligne Conservation Justice.
En avril, 300 kg d'ivoire avaient été volés au tribunal d'Oyem, dans le nord du Gabon, où ils étaient stockés après une saisie des autorités, selon l'ONG de défense de l'environnement World Wildlife Fund (WWF).
«Le Gabon a une bonne réputation à l'échelle internationale dans le domaine de la lutte contre la criminalité faunique, mais ce vol démontre que la réalité sur le terrain est très différente», avait alors déclaré Marthe Mapangou, directrice du WWF Gabon.
Importante saisie à Johannesburg
Les douanes sud-africaines ont elles annoncé ce vendredi 3 juillet la saisie à l'aéroport de Johannesburg de 267 kilos d'ivoire à destination du Vietnam et d'une valeur estimée à 300'000 euros (près de 314'000 francs), l'une des plus importantes saisies réalisées par leurs services.
La saisie, effectuée jeudi, est «significative (...) l'une des plus grandes en matière d'ivoire de contrebande par les douanes sud-africaines», ont souligné les douanes dans un communiqué.
Les défenses avaient été conditionnées et expédiées depuis le Zimbabwe voisin. Elles ont été retrouvées «enveloppées dans du papier chiffonné sans aucun permis», et «la cargaison était enregistrée comme des produits d'artisanat», selon le communiqué. «Il s'agit clairement d'une tentative de contrebande» et une enquête a été ouverte.
Le Zimbabwe connaît une recrudescence du braconnage depuis quelques années. En 2013, plus de 100 éléphants avaient été tués en un mois, empoisonnés au cyanure.
Dizaines de milliers d'éléphants tués
Le Gabon, ce petit pays d'Afrique, accueille plus de la moitié des éléphants de forêt d'Afrique, mais subit une pression croissante de la part des braconniers: environ 20'000 pachydermes ont été tués en 10 ans, d'après l'Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
L'Afrique australe abrite plus de la moitié des éléphants du continent dont la population est estimée à un demi-million mais plus de 35'000 bêtes sont tuées chaque année en Afrique pour leurs défenses.
Le trafic d'ivoire est tiré par une forte demande en Chine et dans une moindre mesure en Thaïlande, malgré un moratoire sur son commerce international décidé en 1989.
Les défenses et certaines parties du corps des éléphants sont prisées en Asie et au Moyen-Orient pour la fabrication de bijoux, de porte-bonheurs ou pour la médecine traditionnelle.
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