Le peuple genevois élira prochainement ses futurs dirigeants, espérons qu’il fera le bon choix, notamment en matière de mobilité.
En tant que président de l’association des garagistes genevois, je ne suis évidemment pas au cœur des débats ni des décisions prises par l’État, mais au titre de représentant et défenseur des membres de notre profession, je me pose bien des questions sur la logique dont font preuve nos autorités dans la planification de la mobilité à Genève.
Mais que l’on ne se méprenne pas. Les garagistes genevois font partie des ambassadeurs de la mobilité du futur. En contact direct avec les acquéreurs de véhicules, ils sont une force de conseils. Conscients que le monde change, mes membres suivent cette évolution avec une capacité d’adaptation sans aucune comparaison et sont ouverts à un partage équitable des voies de communication.
Mais parlons, si vous le voulez bien, de l’espace qui sera dédié demain à la mobilité de tout un chacun à Genève. Stigmatiser n’est pas gouverner? Et bien justement, je constate que la voiture est toujours au cœur des débats et systématiquement malmenée. Je ne reviendrai pas sur l’implantation quasi sauvage d’un réseau d’autoroutes cyclables ou sur la fermeture quasi arbitraire de certaines rues.
À quel moment pourrons-nous entendre un discours réfléchi soutenant le partage des voies de communication en bonne intelligence et surtout proposant des alternatives permettant de faciliter les déplacements des automobilistes tout en soulageant le trafic en centre-ville?
J’ai bien peur que la «stigmatisation de l’automobile» ait entraîné nos élus sur une mauvaise route, au détriment de solutions simples et pleines de bon sens.
La traversée du lac? Évidemment! C’est LA solution pour réduire le trafic de transit en centre-ville.
Le 30 km/h en ville? Bien sûr! À condition que ces zones soient réservées exclusivement aux quartiers d’habitation et que l’on conserve le 50 km/h pour les axes principaux en privilégiant la fluidité du trafic et la desserte des commerces et des privés pour les professionnels de la route.
La voiture électrique en ville? Idéalement adaptée! Reste à développer un réseau de bornes de recharge suffisant et d’avoir une fiscalité incitative. À ce propos, saviez-vous que l’imposition des véhicules électriques a fait l’objet de modifications au 1er janvier de cette année? Eh oui, fini l’exemption de taxes pour les trois premières années de vie d’un véhicule électrique si son poids total dépasse 2500 kg! Certains me répondront que seuls les SUV sont concernés. Eh bien non, une citadine peut déjà atteindre ce poids. Dès lors, une telle décision ralentit la mise à la route de véhicules 100% électriques. Étrange non?
Comme vous l’aurez compris, il est temps que les choses changent. Profitons alors de la chance qui nous est donnée d’aller voter en masse pour des dirigeants soutenant une mobilité simple et pleine de bon sens. Je vous souhaite une bonne route!
* Union professionnelle suisse de l’automobile
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L’invité – Mobilité: stigmatiser n’est pas gouverner