Le Département des infrastructures (DI) avait détaillé le projet en septembre dernier: une nouvelle liaison ferroviaire, en deux branches, entre Zymeysa et Bernex, doit venir compléter le réseau du Léman Express d’ici à 2050. Le projet de loi pour les crédits d’études est déposé. Tout semblait rouler pour que Genève présente son concept à la Confédération en 2023 pour un financement colossal de 3 milliards de francs.
Or voilà que des experts en mobilité, des bureaux de renom, tirent fort la sonnette d’alarme. Le projet, selon eux, ne répond pas aux enjeux de mobilité en lien avec la nécessité de décarboner et désengorger Genève: il n’a pas été conçu avec des objectifs clairs, il est replié sur lui-même, tout le contraire d’une Genève pourtant habituée à se penser ouverte sur l’extérieur.
«Les experts avertissent: il y a un gros risque de se faire recaler à Berne.»
On n’arrivera pas à atteindre les objectifs du Plan climat, disent-ils, si l’on ne pense pas le concept à l’échelle du Grand Genève. Et ils avertissent: il y a un gros risque de se faire recaler à Berne.
Ces remarques, accompagnées de propositions alternatives, ont été documentées dans un rapport de 30 pages envoyé à la Commission des travaux du Grand Conseil. On peut trouver la démarche audacieuse. Et le Département des infrastructures se sent peut-être piqué au vif.
Mais tout comme la Commission des travaux, qui auditionnera les experts, le DI a tout à gagner à prendre au sérieux ces alertes sur de potentielles erreurs d’aiguillage.
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L’éditorial: projets ferroviaires à Genève – Mobilité 2050: erreur d’aiguillage?
Des experts relèvent de sévères failles dans le projet d’agglomération qui doit compléter le réseau du Léman Express.