Mireille Vallette: Les centres antiracistes se multiplient, les victimes se raréfient
Sylvain Thévoz: Le Pape en prison : un acte de bisounours? Daniel Neeser: Le temps du silence de Dieu et en Dieu. Edmée Cuttat: Une 70e édition avec des records pour Michael Haneke et Nicole Kidman. John Goetelen: Migrations, entre le zéro et l'infini. Thierry Apothéloz: L'artisanat local, c'est du savoir-faire.

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Mireille Vallette: Les centres antiracistes se multiplient, les victimes se raréfient
Le rapport des «Incidents racistes» recensés en 2016 par les centres de conseil est très déprimant... Pour les centres eux-mêmes et pour Martine Brunschwig Graf, inamovible présidente de Commission fédérale contre le racisme qui chapeaute cette œuvre de salut public avec humanrights.ch. Malgré la contribution de huit nouveaux centres, 26 au total, le racisme est en chute libre: 199 cas recensés contre 239 en 2015, déjà en baisse. Et déjà assez peu alarmant. En ces temps de racisme indigène obsessionnel, cette douce réalité pourrait être soulignée. Mais garder ses préjugés est une priorité, et il faut bien justifier la coûteuse usine à gaz mise en place. Martine Brunschwig Graf remet donc le pendules à l'heure: «Certains penseront pouvoir en conclure que le racisme, globalement, est en régression. Ce serait erroné. (…) Ce rapport est forcément une image incomplète de la réalité (…) Ce ne sont pas les chiffres qui nous intéressent ici (réd: mais c'est justement l'objet du rapport)… «la tâche doit se poursuivre et s'étendre.» Lorsque les chiffres montrent un racisme en hausse, la même se fie aux chiffres et s'indigne sans barguigner. C'est ce qui s'est produit en 2015 où les «incidents» antimusulmans étaient en hausse. Vu ces résultats peu vendeurs, les médias sont restés assez insensibles à ce rapport. Sauf la radio romande. (...)
Sylvain Thévoz: Le Pape en prison : un acte de bisounours?
Le fait que le Pape se rende en prison pour laver les pieds des détenus ce jeudi est un acte fort. Les mots du pape sur les détenus le sont aussi: «Je le répète encore une fois, tous ont le droit de se tromper. Nous nous sommes tous trompés d'une manière ou d'une autre». Le pape rappelle au passage le manque de cas qui est fait de la réhabilitation et de la réinsertion dans la société. C'est un acte politique fort. Il ne marque pas une séparation entre les détenus et les autres, mais place tout un chacun sur le même plan de la responsabilité et de l'erreur, avec la possibilité d'un amendement pour chacun. Surtout, il s'abaisse littéralement au niveau des pieds de personnes condamnées, sans juger, se plaçant même au-dessous des condamnés. Déjà laver les pieds de ceux que l'on aime : combien de fois le faisons-vous? Mais alors de ceux qui ont commis des crimes ou que nous méprisons: qui le ferait? Cela fait-il du pape un bisounours? Non. Il ne s'agit pas ici de nier la réalité, ou l'horreur des actes commis, mais d'entamer un chemin de reconnaissance, de non-jugement, et éventuellement de pardon. Et il faut pour cela pas mal de courage. Loin de moi le fait d'être papiste…
Daniel Neeser: Le temps du silence de Dieu et en Dieu
Dieu se tait, Jésus a rendu l'âme. C'est le temps du silence. Celui de Dieu, celui de son Fils, celui de ses amis. Puis vient le temps du respect dû aux morts, à la mort sous toutes ses formes car, elle aussi, fait partie de la création. Accompagner ce qui reste et se taire. Faire silence devant la mort, devant les morts, celle de Jésus, les vôtres comme celles les enfants d'Alep ou les noyés de la Méditerranée. C'est le temps du respect de la limite de toute chose y compris la vie humaine et notre impuissance. Il y faut de l'attention, beaucoup d'attention, de la douceur, peut-être même de la lenteur pour accompagner et être accompagné dans ce temps. Faites silence en ce jour. Le texte que je vous propose pour illustrer mon propos se trouve dans un livre de la Bible (dans le Premier testament), l'Ecclésiaste ou Qohélet (ch. 3), un recueil de sagesse (...)
Olivier Bot: Egypte, la révolution confisquée
Correspondant de La Tribune de Genève au Caire entre octobre 2011 et janvier 2016, Farid Omeir a vécu et couvert la révolution du Nil en Egypte, l'accession au pouvoir des Frères musulmans lors de la première élection démocratique du pays et la contre-révolution de l'armée, qui a mené au pouvoir le général Abdel Fattah al Sissi. Dans un livre intitulé « Main basse sur l'Egypte », sous-titré « Comment l'ancien régime a mené à bien sa contre-révolution », Farid Omeir en historien du passé récent, fait le récit clinique de l'histoire chahutée et sanglante qui a suivi la chute d'Hosni Moubarak. En observateur avisé, l'auteur raconte comment la volonté du peuple égyptien s'est heurtée à l'Etat profond. (...) Il explique aussi comment les Frères musulmans, pressés de parvenir au pouvoir par les urnes, vont se précipiter et commettre des fautes qui causeront leur perte. Et comment leur tentative de s'attribuer tous les pouvoirs pour en finir avec l'Etat profond va justifier la contre-révolution des militaires qui n'attendaient que cela. L'auteur révèle d'ailleurs que le plan de remise en main par l'armée n'était pas une improvisation. Que tout ce qui ne fonctionnait plus, à commencer par le maintien de l'ordre ou l'électricité, s'est mis tout à coup à marcher, lors de la prise du pouvoir par Sissi. (...)
Pascal Décaillet: Imprévisible ? J'espère bien !
La présidentielle française est imprévisible ? Mais tant mieux, pardi ! Depuis quand une élection devrait-elle être prévisible ? Pour faire plaisir aux sortants ? Aux sondeurs ? Aux médias ? Aux humoristes et dessinateurs au service du pouvoir ? Aux courtisans de l'ordre établi ? Le principe de toute élection est de remettre les compteurs à zéro. Même temps de parole, même considération pour tous. Même attention pour les propos de M. Lassalle (qu'au passage, j'apprécie beaucoup) que pour ceux des "favoris". (...)
Edmée Cuttat: Une 70e édition avec des records pour Michael Haneke et Nicole Kidman
Le voile est levé sur la 70e édition du Festival de Cannes. Un cru 2017 moins dominé que d'ordinaire par les valeurs sûres. Un millésime à coloration politique par ailleurs, un «moment suspendu» entre la présidentielle et les législatives, comme l'a rappelé le président Pierre Lescure lors de la conférence de presse, avant que le délégué général Thierry Frémeaux déroule la liste des films retenus. Le comité de sélection en a visionné 1930 pour en choisir 49. En compétition, 18 seront soumis au jugement du président Pedro Almodovar et de ses futurs complices. 16 figurent dans Un certain regard, les autres se répartissant hors compétition, dans les séances spéciales et de minuit. On compte en tout 29 pays, 9 premiers films et 12 réalisatrices dont trois, l'Américaine Sofia Coppola (Les Proies), la Japonaise Naomi Kawase (Radiance) et la Britannique Lynne Ramsay (You Were Never Really Here) prétendent à la Palme d'or. A cet égard, l'Autrichien Michael Haneke, qui détient le record de sept sélections, tentera d'en établir un autre en remportant un troisième trophée avec Happy End. Au générique de quatre productions, Nicole Kidman rafle celui de l'ubicuité…
John Goetelen: Migrations, entre le zéro et l'infini
Ces réflexions suivent mon avant-dernier billet sur la faiblesse de l'État qui favorise les trafics d'humains (de migrants). (...) Le rapport de force sous-jacent à l'accueil doit être en faveur de celui qui accueille. Il n'y a aucune raison valable à ce que l'immigration soit une perte pour le pays d'accueil. Aucune raison. Sans quoi l'immigration n'est qu'une invasion. De même un État doit agir en cercles concentriques: il privilégie d'abord ses citoyens, en particulier les plus pauvres, les chômeurs, les sans domicile. Faire autrement c'est prendre le risque de déclasser sa propre population au profit d'une autre qui n'a pas encore franchi les étapes de l'intégration. C'est une raison supplémentaire de mesurer le nombre de migrant qu'un pays doit accueillir, afin de traiter tous les résidents avec équité. On ne peut pas aimer son prochain plus que soi-même, ni l'aimer par seule obligation politique. (...) Le vrai humaniste n'est pas sentimental, réactif et immédiat, ni moralisateur. Il ne laisse pas de prise au chantage émotionnel. (...)
Bernard Comoli: Les Amérindiens de Guyanne rencontrent les deux ministres envoyés
Le mouvement social historique que connaît la Guyane aura permis aux Amérindiens de présenter leur "Cahier de doléances" au Ministre de l'Intérieur Mathias Felk, et à la Ministre des Outre-mer Ericka Bareigts dépêchés à Cayenne le 30 mars pour désamorcer la crise. Pour rappel, les Amérindiens avaient adressé leurs revendications à François Hollande le 25 mars, déçus qu'ils avaient été de l'attitude de Ségolène Royal qui ne les a pas consultés avant de transférer, le 17 mars, à la Collectivité Territoriale de Guyane – CTG, 200'000 hectares de terres qu'ils estiment être les leurs. (...)
Thierry Apothéloz: L'artisanat local, c'est du savoir-faire
A l'occasion de la remise du prix de l'Artisanat de l'Association des communes genevoises, j'ai eu le grand privilège de remettre le prix 2016 à l'entreprise Arturo Belli, bottiers à Carouge. (...) A l'heure de la mondialisation à tout crin et de l'uniformisation de l'industrie, il est bon de se rappeler que le savoir-faire, la passion et la volonté sont encore des valeurs qui existent de par nos contrées. Fabriquer des chaussures de qualité, en respectant la matière, en respectant les clients, en respectant les traditions, voilà un défi de taille que relève avec brio la Maison Arturo Belli ! Ceci est d'autant plus admirable que, nous le savons tous, le marché dans ce secteur précis est ultra concurrentiel. (...) Qui se chausse encore aujourd'hui chez un artisan de proximité ? Peu de monde, c'est certain. Bien sûr, la qualité a un prix. Mais elle a surtout une âme. (...) Un économiste dont j'ai oublié le nom a dit un jour que, au 21ème siècle, ne survivront que les très gros qui peuvent baisser au maximum leurs coûts de productions, et les très petits qui miseront tout sur la qualité. (...)
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