Michael Jarrell, la soixantaine qui vrombit
Après «Bérénice», son dernier opéra présenté à Paris, le compositeur genevois retrouve ses terres, là où le Lemanic Modern Ensemble et l'OSR réunis fêteront son anniversaire lundi. Rencontre.

L'échéance du 8 octobre approchant à grands pas, la rencontre avec Michael Jarrell ne pouvait commencer autrement que par l'évocation de cette date qui fera basculer le compositeur dans la soixantaine. Indiscrètes mais pressantes, les questions surgissent alors. Comment appréhende-t-on le passage en question? Comment vit-on ce cap alors que deux orchestres réunis – le Lemanic Modern Ensemble et l'Orchestre de la Suisse romande – soulignent l'événement d'un stabilo épais, en vous rendant hommage lors d'un concert spécialement conçu pour vous? Imperturbable, d'un ton comme toujours posé et feutré, le récipiendaire avoue une petite gêne, une pudeur face à la célébration. Mais il ne cache pas pour autant le bonheur ressenti lorsqu'on lui a proposé cette soirée au Victoria Hall. «Et puis, ajoute-t-il en fin, sourire aux lèvres, cela m'aidera à faire passer la pilule de l'âge.»