Droits humainsLa Suisse à la traîne pour les droits des LGBTI
La secrétaire générale du Conseil de l'Europe a appelé à ne pas délaisser les LGBT, «exposés à un risque accru de violence» durant la pandémie.

La Suisse est à la traîne en matière de droits et d’égalité des personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans et Intersexes (LGBTI). Elle se classe au 23e rang sur les 49 pays européens évalués par l'organisation ILGA Europe.
La Confédération ne remplit que 36% des mesures visant à une égalité complète et un respect des droits humains, indiquent jeudi les organisations de défense des LGBTI de Suisse dans un communiqué. Elle gagne quatre places, mais reste loin des meilleurs élèves: Malte (89%), la Belgique et le Luxembourg (tous deux 73%).
Ce résultat s'explique par «un manque de protection flagrant» des personnes trans et intersexes. Les organisations dénoncent aussi «l'absence de mesures fondamentales pour l'égalité dans le cadre du travail ou le domaine du mariage ou de la famille».
Les progrès enregistrés sont le «oui» à la norme anti-homophobie lors des votations fédérales du 9 février et l'arrêt du Tribunal fédéral qui prend l'identité de genre en compte dans la Loi sur l'égalité et dans la Constitution fédérale.
Malgré cela, la Suisse n'agit pas suffisamment face aux crimes et aux discours de haine, l'un des six domaines étudiés par ILGA Europe. Dans ce domaine, son score n'est que de 13%, affirme le communiqué.
Simplifier le changement de sexeLes organisations LGBTI helvétiques exigent que les personnes trans et intersexes, y compris les mineurs, puissent change de sexe officiel dès que possible, de manière autodéterminée et selon une procédure simplifiée. Elles demandent également une meilleure protection pour les réfugiés LGBTI.
D'autres revendications concernent la protection des personnes intersexuées en Suisse: il est notamment nécessaire d'interdire explicitement les opérations et les traitements hormonaux non vitaux et non consentis visant à altérer les caractéristiques sexuelles des personnes et plus particulièrement des enfants intersexués.
Les associations appellent également à la «dépathologisation» des variations du développement sexuel, en insistant sur le fait que les personnes intersexuées ne sont pas malades. Elles critiquent par ailleurs les caisses maladie: Les personnes trans se voient régulièrement refuser l'accès à des soins médicaux adaptés ou sont refoulées par les assurances-maladie qui devraient couvrir leurs frais médicaux.
afp/nxp
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