InternetMegaupload fermé, Anonymous riposte
Le site de téléchargement Megaupload a été fermé jeudi par la justice américaine et 4 responsables ont été arrêtés. Le collectif Anonymous a contre-attaqué et mis hors service plusieurs sites, dont celui du FBI.

La justice américaine a ordonné jeudi la fermeture du site Megaupload.com, plateforme emblématique et controversée du téléchargement direct sur internet, accusé de violation des droits d'auteur.
Quatre responsables du site basé à Hong Kong, dont son fondateur, Kim Dotcom, alias Kim Schmitz, 37 ans, ont été interpellés à Auckland (Nouvelle-Zélande) sur la base de mandats d'arrêt délivrés par les Etats-Unis. Le FBI (police fédérale américaine) et le ministère de la Justice américain ont estimé, dans un communiqué commun, qu'il s'agissait de l'une des plus «grandes affaires de violation de droits d'auteur jamais traitées aux Etats-Unis».
Le site Megaupload.com, qui était inaccessible jeudi soir depuis les Etats-Unis, permettait d'héberger des fichiers et de les partager sur internet. Dans les faits, il offrait des milliers de films, séries, émissions de télévision ou chansons en libre accès, par téléchargement direct ou streaming. 100 millions d'internautes utilisaient ses services chaque mois.
Représailles immédiates d'Anonymous
La fermeture du site a été suivie de représailles du collectif de pirates Anonymous, qui a annoncé sur Twitter avoir mis hors service les sites du FBI, du ministère de la Justice américain, de la maison de disque Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA. Ces quatre sites étaient inaccessibles jeudi soir, et les perturbations se poursuivent ce matin pour les pages commerciales. En France, le site d'HADOPI a également essuyé une attaque.
En lutte contre le piratage, le président français Nicolas Sarkozy a salué la fermeture de Megaupload. Le chef de l'Etat français a souligné que «la lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création», selon un communiqué de l'Elysée.
Une vingtaine de noms de domaines aussi fermés
Outre le site-mère, une vingtaine de noms de domaine affiliés à Megaupload.com ont été fermés, comme le très populaire Megavideo.com, fer de lance du streaming. La justice américaine a également saisi 50 millions de dollars d'avoirs et lancé des poursuites contre sept responsables du site, parmi lesquels figurent les quatre personnes arrêtées en Nouvelle-Zélande.
Ces sept personnes sont «responsables d'un piratage considérable sur internet de nombreux types de contenus protégés par les droits d'auteur à travers Megaupload.com et d'autres sites», affirment les autorités américaines.
Elles sont ainsi accusées d'avoir tiré de leurs forfaits quelque 175 millions de dollars de profit et entraîné «plus d'un demi-milliard de dollars de perte pour les ayant-droits», en offrant sur leur site des produits piratés, poursuivent les autorités américaines.
Lourdes charges
Megaupload Ltd, et une autre entreprise liée à l'affaire, Vestor Ltd, ont en outre été inculpées par une chambre d'accusation de Virginie (est) de violations de droits d'auteur mais aussi d'association de malfaiteurs en vue de commettre racket et blanchiment d'argent, des infractions passibles de 20 ans de prison.
La police néo-zélandaise a indiqué que les quatre personnes arrêtées sur son sol comparaîtront vendredi devant la justice après une demande d'extradition formulée par les Etats-Unis. Les perquisitions ont mené à la saisie d'un coupé Rolls Royce Phantom. Auckland a précisé avoir travaillé sur cette affaire pendant des mois avec les Etats-Unis.
Fort de son succès sur internet, le site avait réussi à attirer les stars d'Hollywood et la presse américaine rapportait que Swizz Beatz, un producteur de musique marié à la chanteuse Alicia Keys, en était devenu le patron. Début décembre, Megaupload avait tourné avec plusieurs people une vidéo de soutien. Attaqué à cette occasion par Universal Music pour violation de droits d'auteurs, le site de partage a riposté en portant plainte.
L'annonce de la fermeture de Megaupload.com intervient en pleine polémique aux Etats-Unis sur des projets de loi antipiratage, qui ont poussé Wikipédia à fermer l'accès à ses services en anglais mercredi et Google à masquer son logo.
SK/afp
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