Élections cantonales genevoisesMauro Poggia ne rempilerait pas au Conseil d’État
Selon Blick.ch, le conseiller d’État ne se présentera pas à sa succession. Le député PLR Philippe Morel rejoindrait le MCG pour se présenter à sa place.

Le conseiller d’État MCG Mauro Poggia ne se représentera pas à sa succession lors des élections cantonales du printemps prochain. L’élu de 63 ans, à la tête de la Sécurité, de la Population et de la Santé (DSPS), souhaite poursuivre sa carrière à Berne en briguant un siège au Conseil des États, lors des élections fédérales d’octobre 2023. C’est du moins le scénario révélé jeudi soir par Blick.ch.
Pour remplacer Mauro Poggia, Philippe Morel, député PLR et ancien directeur du Département de chirurgie des Hôpitaux universitaires de Genève, entendrait démissionner de son parti pour se présenter au Conseil d’État sous la bannière du MCG.
En attendant mardi
«Tout est vrai», indique une source. Mais Francisco Valentin, membre du bureau du MCG, déclare que «personne n’a signé, il y a beaucoup de supputations et de bruits de couloirs». Porte-parole du département de Mauro Poggia, Laurent Paoliello renvoie à mardi prochain, quand le magistrat annoncera ses intentions lors d’une conférence de presse. Tout comme le président du MCG, François Baertschi.
Philippe Morel, lui, dément avoir quitté le PLR, sans autre commentaire. Reste qu’une candidature à Berne n’aurait une chance que si la droite était unie derrière Mauro Poggia, commente la source qui nous confirme les informations de Blick.ch.
«Un ticket Simone de Montmollin-Mauro Poggia est difficilement envisageable, tacle le président du PLR, Bertrand Reich. Pourquoi soutiendrions-nous M. Poggia?» Pour espérer qu’une personne de droite brise le monopole de la gauche au Conseil des États, formé par le duo Carlo Sommaruga-Lisa Mazzone, «il faut une candidature unique de la droite au second tour». Et pas question que Mauro Poggia éclipse la conseillère nationale PLR Simone de Montmollin.
Mauro Poggia, qui n’a pas retourné notre appel, est le dernier conseiller d’État à n’avoir pas précisé ses intentions pour 2023. Il a été conseiller national de 2011 à 2013.
«Triste s’il nous quittait»
Quant à Philippe Morel, «il n’a pas démissionné du PLR et est toujours candidat sur notre liste pour le Grand Conseil, précise Bertrand Reich. Je serais triste s’il nous quittait. Je relève qu’il n’a pas fait acte de candidature au sein de notre parti pour le Conseil d’État.»
Sa possible candidature aux couleurs du MCG confirme la logique d’éparpillement et du chacun pour soi à droite, déplore Bertrand Reich, qui a en vain plaidé pour une unité.
Le professeur de médecine Philippe Morel est entré au Parti démocrate-chrétien en 2009 pour se faire brillamment élire au Grand Conseil à deux reprises. Toutefois, ce colonel à l’armée s’y fait discret tout en n’étant pas «très habile à la manœuvre», écrivait la Tribune de Genève en 2015. Deux ans plus tôt, il s’était lancé dans la course au Conseil d’État avant de se raviser plusieurs fois pour finir par jeter l’éponge.
Ennuis judiciaires
En 2015, justement, le député rejoint le PLR. «Le PDC aurait pu mieux utiliser mes compétences et mes capacités», déclarait alors le chirurgien genevois, évoquant aussi des «désaccords politiques» avec son ancien parti. De quoi décevoir le MCG, qui pensait accueillir ce député dont les motions déposées au parlement témoignaient d’une sensibilité favorable au service public. Mais lui affirmait sa proximité idéologique plus grande avec le PLR.
Reste qu’en 2018, ce dernier écarte sa candidature interne pour le Conseil d’État, au profit du trio Pierre Maudet, Nathalie Fontanet et Alexandre de Senarclens.
Philippe Morel a aussi fait les titres des médias pour ses ennuis judiciaires. Pour avoir violé son secret de fonction en divulguant des informations confidentielles d’un patient dans un livre sur ses greffés, paru en 2016. Et pour avoir laissé Pierre Maudet, sans consentement de la patiente, manipuler les commandes d’un robot lors d’une intervention dans un bloc opératoire.
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