Maud Dick, l'atout femme de l'hôtellerie
Rencontre avec la directrice générale des Fraser Suites.

Elle voulait devenir fleuriste ou pharmacienne. Le destin en a décidé autrement. Maud Dick se retrouve seule femme à la direction d'un établissement hôtelier de luxe à Genève.
Elle est née d'un licenciement économique. Son père, ingénieur en mécanique des fluides, et sa mère, secrétaire de direction, profitent de leur prime de départ pour créer leur propre entreprise. «Je suis arrivée dans la foulée, deux ans plus tard.» La foulée, vocabulaire de sportive.
Elle se dit bercée par le monde de l'entreprenariat, «j'ai vu mes parents travailler très dur». Ce modèle parental influence son orientation. «Ils faisaient de l'export vers l'Asie, le Moyen-Orient, l'Afrique, et m'emmenaient avec eux. Ça m'a donné le goût du voyage, de l'hospitalité, des horizons différents.»
La jeune femme refuse pourtant que ses parents financent ses études hôtelières à l'Essec, une grande école de commerce. Elle bénéficie d'un contrat d'apprentissage. «Je travaillais deux jours par semaine et pendant les vacances au Saint James Paris. En échange, l'établissement m'a payé mes études.»
Elle devient chef de réception dans un Relais & Châteaux – sa chaîne de rêve – à Audrieu. L'expérience ne dure que deux ans, car Cupidon s'en mêle. «J'avais un petit ami au Canada donc j'ai déménagé à Montréal.» Malheureusement le test amoureux «n'est pas concluant». Elle reprend l'avion en sens inverse six mois après. Et retourne en Relais & Châteaux à Bagnols comme directrice commerciale. Période bénie. «Je me suis éclatée. J'ai beaucoup voyagé et j'ai organisé des mariages exceptionnels.»
La montagne, ça ne la gagne pas
Un chasseur de têtes l'approche pour transformer un établissement en quatre étoiles à Val Thorens. «C'était un gros challenge. Le fonds d'investissement a mis quatre millions d'euros sur la table pour le rénover complètement, construire un spa.» Si bien lancée dans sa quête des sommets, elle reprend la direction de deux établissements contigus à Verbier. Mais rien n'y fait. «Ça ne me convenait pas pour la vie au quotidien. Hors saison, c'est mort. J'étais lasse du côté saisonnier. C'était difficile de concilier travail et vie privée dans ces conditions.»
Ça ne sera malheureusement pas plus facile quand elle reprend la direction de deux établissements d'un même groupe, l'un à Bruxelles, l'autre à La Baule. «Je passais une semaine dans chaque, c'était extrêmement fatigant. Vous êtes partout et nulle part à la fois.» S'amorce une période de remise en cause. «J'arrivais à 35 ans, je ne voulais pas regretter de ne pas avoir fondé une famille. J'étais un peu perdue.»
Un projet sur mesure
Maud Dick se décide à continuer dans l'hôtellerie, en dégageant plus de temps pour sa vie privée, donc «sans restauration. Pour me recentrer sur mon cœur de métier, l'hébergement. Avec un restaurant, si les clients ne vous voient pas, ils se posent des questions. Ça demandait une présence, une disponibilité que je ne souhaitais plus.»
Le projet d'ouverture des Fraser Suites à Genève «cochait toutes mes cases. Genève est une région dans laquelle j'arrive à me projeter à long terme. Il s'agit d'une équipe réduite, à taille humaine. Dans une chaîne internationale, asiatique qui plus est.»
Ici, elle apprécie la clientèle d'affaires. «Elle recherche plus l'efficacité, le côté pratique, que la clientèle loisirs. Elle est plus exigeante, et voyage beaucoup donc ses remarques sont souvent pertinentes. Et c'est une clientèle d'habitués, on peut vraiment tisser un lien.»
Son credo: n'être redevable de personne. «Avec cette liberté-là, vous n'êtes pas coincés dans une vie qui ne vous convient pas.»
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.