Matthieu Ricard, atout cœur
Laissant ses hauteurs himalayennes pour un bain de foule au Salon du livre, l'ermite nous y parle d'altruisme.

Quand on dit «moine bouddhiste», on a tendance à penser calme olympien régnant entre les parois d'un crâne rasé, tissus orange flottant dans un air immobile et méditation en position du lotus. Une idée reçue que le cas Matthieu Ricard (Le moine et le philosophe, Plaidoyer pour le bonheur…) amène à réviser. Si l'ermite au rayonnement international apparaît bien glabre et drapé, au milieu de la foule du récent Salon du livre, il garde de ses origines françaises une inégalable volubilité. Bolide de la parole, voletant d'une idée à l'autre avec l'agilité d'un curseur, le scientifique devenu chantre de la spiritualité, auteur, traducteur du tibétain, photographe et militant humanitaire se sent aussi à l'aise dans le rassemblement que dans le recueillement. Même si son cœur, lui, ne balance pas. On l'écoute battre.