François Hollande présidentMartine Aubry ne sera pas au gouvernement
Au lendemain de son investiture, François Hollande met mercredi, avec son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la dernière main à la composition du gouvernement. La patronne du PS n'y figurera pas.

Martine Aubry, qui vient d'annoncer qu'elle ne serait pas au gouvernement, a affirmé mercredi avoir "convenu en bonne entente" avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault que cela "n'avait pas de sens qu'(elle) soit au gouvernement".
Alors que depuis plusieurs semaines, on parlait de deux personnalités pour être Premier ministre, Martine Aubry ou Jean-Marc Ayrault, et que finalement le chef de l'Etat a choisi le député-maire de Nantes, la maire de Lille a déclaré: "Dans cette configuration, on est convenu, en bonne entente, que ça n'avait pas de sens que je sois au gouvernement". "Il n'y a eu ni proposition, ni tractation", a-t-elle fait valoir.
"Ce qui est sûr, c'est que je ferai la campagne des législatives. Nous avons convenu tous les trois que, dans ces circonstances, l'endroit où je suis le plus utile, est d'être à la tête du Parti socialiste pour être auprès de Jean-Marc Ayrault, chef de la majorité. Je conduis la campagne pour les socialistes", a-t-elle poursuivi.
Publiquement, à plusieurs reprises, François Hollande avait toutefois affirmé que son Premier ministre serait chargé de conduire la bataille des législatives.
"Je ferai tout pour aider Jean-Marc. C'est le choix du Président. Pour moi, ça n'a pas été une surprise, car je savais que François Hollande prendrait un très proche. J'ai toujours pensé que ce serait Jean-Marc Ayrault qui, par ailleurs, en tant que président du groupe, a traité de tous les sujets économiques, sociaux, qui est un excellent maire de Nantes, qui incarne aussi le renouvellement", a fait valoir la maire de Lille. Par ailleurs, Mme Aubry a confirmé qu'elle ne serait pas candidate à sa succession "au prochain Congrès (du parti) prévu fin octobre".
Passation de pouvoirs
Jean-Marc Ayrault a au préalable procédé mercredi matin à la passation de pouvoirs avec son prédécesseur, François Fillon. Le nouveau Premier ministre, 62 ans, a été accueilli peu après 10H00 dans la cour de l'Hôtel de Matignon avec son épouse, Brigitte, par François Fillon et sa femme, Pénélope.
A l'issue d'un entretien d'environ 30 minutes entre les deux hommes, qui se respectent malgré leurs différences politiques, M. Ayrault devait prononcer une allocution, avant de s'atteler à la composition du gouvernement qui sera dévoilée mercredi en fin de journée.
François Fillon, Premier ministre pendant cinq ans, et son épouse, ont pour leur part quitté Matignon sous les applaudissements du personnel réuni dans la cour. Il va désormais se consacrer à sa campagne pour les élections législatives à Paris, avant sans doute de tenter de jouer les premiers rôles au sein de l'UMP.
Pain sur la planche
M. Ayrault va pour sa part avoir rapidement du pain sur la planche avec la mise en place des premières mesures du quinquennat, comme l'abrogation du décret sur l'évaluation des enseignants ou la réforme des retraites pour les carrières longues, une des promesses du programme de M. Hollande. Il aura pour directeur de cabinet Christophe Chantepy, ex-collaborateur de Ségolène Royal notamment.
En devenant Premier ministre, le maire PS de Nantes, chef de file des députés PS depuis 1997, va abandonner tous ses mandats, conformément aux exigences du chef de l'Etat. Nommé sans surprise, malgré l'évocation d'une ancienne condamnation pour des faits de favoritisme, il s'est dit mardi "honoré par cette marque de confiance de François Hollande".
"Il m'appartient maintenant de former ce gouvernement" sous l'autorité du nouveau chef de l'Etat, "de lui faire des propositions, c'est mon travail, mon premier travail", a relevé cet ancien professeur d'allemand, qui était le conseiller spécial du candidat PS.
Une fois achevée la cérémonie avec M. Fillon, Matignon devrait ainsi être le théâtre d'intenses consultations, l'élaboration du premier gouvernement Ayrault s'annonçant épineuse jusqu'à la dernière minute.
Les pronostics vont bon train
Au petit jeu des pronostics au sein du PS, Manuel Valls est fréquemment donné entrant à l'Intérieur, Marisol Touraine aux Affaires sociales, quand Pierre Moscovici pourrait hériter du Quai d'Orsay ou de Bercy.
Toute la journée de mardi il a aussi été question de Laurent Fabius à la Défense - mais il pourrait lui aussi aller aux Affaires étrangères - de Bertrand Delanoë à la Justice (ou Christiane Taubira, ou Michel Sapin), de Cécile Duflot à l'Environnement, de Marylise Lebranchu à l'Agriculture.
"J'ai reçu trois appels me donnant à des portefeuilles différents aujourd'hui", plaisantait mardi un ténor socialiste auprès de l'AFP. "Très peu de monde a l'information, les plus proches de François Hollande sans doute", ajoutait-il.
Le président devra aussi inclure de nouvelles têtes, afin de résoudre l'équation d'un gouvernement paritaire, intégrant les nouvelles générations et des représentants de la diversité.
En fin de campagne, M. Hollande avait aussi confié qu'il serait amené à faire "des choix de raison" et non de coeur, laissant au bord du chemin des amis et proches de longue date. Ces derniers jours, plusieurs "hollandais" de la première heure ne cachaient pas leur inquiétude.
Ce gouvernement sera probablement remanié en fonction des résultats des législatives des 10 et 17 juin, le pire scénario, brandi par la droite, étant celui d'un troisième tour aboutissant à une "cohabitation".
Mardi avant de s'envoler pour l'Allemagne pour rencontrer Angela Merkel, François Hollande s'était attaché à se démarquer par touches successives de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
"Je fixerai les priorités, mais je ne déciderai pas" de tout, "pour tout et partout", avait-il notamment assuré dans son discours d'intronisation à l'Elysée, assurant que le pouvoir serait exercé "avec dignité et simplicité".
AFP
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