Un vent de fraîcheur souffle sur la Ville. Le Conseil municipal sorti des urnes ce printemps frappe par sa jeunesse. Pour la première fois, il atteint la parité, faisant de Genève une pionnière parmi les grandes villes de Suisse. Les nouveaux élus impressionnent aussi par leur niveau de formation: les trois quarts d’entre eux ont suivi un cursus universitaire, d’après les réponses que nous avons recueillies.
Lire également: «Le nouvel élu est jeune, diplômé et sans enfants»
C’est réjouissant. À l’heure où les dossiers tendent à se complexifier, avoir des connaissances de base et une certaine
capacité de synthèse est assurément un atout. Mais on aurait tort de croire qu’un bon élu est un élu diplômé. Faire de la politique implique des compétences (art oratoire, leadership, aptitude à la négociation, au consensus…) que l’on
ne dispense encore que trop rarement dans une salle de cours.
En creux, il se dégage aussi une faible représentation de certaines couches sociales. L’absence du candidat ouvrier n’est plus une surprise, Genève s’étant fortement désindustrialisée au XXe siècle. Mais où sont les autres employés du secteur secondaire? Où sont les salariés non-cadres du privé? Et où sont les mères et les pères de famille?
De fait, le système politique favorise un profil type: l’élu bénéficiant d’une souplesse en matière d’organisation familiale et professionnelle. Cette flexibilité permet aussi de s’engager activement dans le tissu associatif, un terreau propice au recrutement pour les partis.
Pour renforcer la représentation des femmes, les formations, à gauche mais aussi à droite, ont mis un point d’honneur à composer des listes aussi paritaires que possible. Pari gagné. Un nouveau défi consisterait à élargir le spectre des candidats. Aux entreprises, aussi, de proposer des aménagements pour les employés qui désirent s’engager en politique. Dans un système de milice, chacun a un rôle à jouer.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’éditorial – L’utopie d’un parlement représentatif