Actions militantes trans à GenèveL’Université et le syndicat étudiant trouvent un accord
L’UNIGE renonce à porter plainte. Avec la CUAE, elle «réaffirme les valeurs de l’institution».

Cette fois, c’est sûr: l’Université de Genève (UNIGE) renonce à déposer une plainte pénale contre les militants qui avaient empêché la tenue d’une conférence dans une salle du bâtiment Uni Bastions le 17 mai. Dans un communiqué de presse commun, l’institution académique et la CUAE, le syndicat étudiant qui soutenait ces actions militantes, annoncent avoir privilégié le dialogue, et ce même si subsistent «des divergences d’interprétation sur la gravité des événements».
Ensemble, l’Université et la CUAE ont donc décidé de réaffirmer certaines valeurs et objectifs figurant dans la charte éthique et déontologique de l’institution. «Cette déclaration commune est une première étape vers le rétablissement de conditions sereines et d’une confiance renforcée», stipule le communiqué. Ces valeurs, que les deux parties ont souhaité mettre en avant, sont le respect dû aux personnes, le refus de la violence et la liberté académique.
«Très bonne nouvelle»
Du côté de la CUAE, on se dit soulagé par la «très bonne nouvelle»: «C’est un premier pas encourageant, mais tout l’enjeu sera maintenant que cette déclaration ne soit pas des mots en l’air et que des efforts soient faits pour protéger les personnes discriminées.»
L’Université pourrait-elle songer à inviter à nouveau Eric Marty, professeur dont la conférence fut interrompue le 17 mai? «Rien ne s’y opposerait, dans un contexte académique respectueux des personnes, répond Marco Cattaneo, porte-parole de l’UNIGE. La liberté académique ne signifie pas la liberté absolue. Il y a un cadre légal et éthique. Il est de la responsabilité de l’Université de s’assurer que ce genre d’événements sont organisés dans le respect des lois et de la dignité humaine.»
«Ces valeurs sont sujettes à interprétation et tout dépendra du contexte. Mais l’Université a tout intérêt à faire attention à qui elle invite et comment elle organise ces événements», rétorque quant à lui le syndicat étudiant.
Dialogue et désescalade
Marco Cattaneo rappelle également que l’UNIGE n’en est pas à sa première conférence perturbée. «L’Université doit rester un lieu de désaccord, mais protégé. Il nous est arrivé d’inviter des opposants pour une prise de parole sur scène, sans que cela ne soit prévu. Nous ne fermons pas le dialogue, mais nous ne voulons pas de censure.»
L’alma mater ne souhaite plus s’attarder sur le passé et se concentre sur l’avenir. «Nous avons souhaité sortir de cette crise par le haut, dans une logique de désescalade et de dialogue, bien plus utile que le bras de fer», explique encore Marco Cattaneo.
Léa Frischknecht est journaliste stagiaire à la rubrique genevoise. Après un bachelor en Science politique à l’Université de Genève, elle a obtenu son master à l’Académie des médias et du journalisme de l’Université de Neuchâtel.
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