Incident lors d’une conférenceL’UNIGE porte plainte contre des militants de la cause trans
Une plainte pénale pour contrainte et violation de domicile sera déposée à l’encontre de militants qui ont empêché mardi la tenue d’une conférence.

L’Université de Genève (UNIGE) va porter plainte pénale pour contrainte et violation de domicile à l’encontre de militants de la cause trans qui ont empêché mardi la tenue d’une conférence organisée par le département de français. Il s’agit du second incident du type en trois semaines.
«Si des étudiants devaient se trouver parmi les manifestants, ils seraient susceptibles d’être déférés devant le Conseil de discipline où ils risqueraient jusqu’à l’exclusion», a indiqué mercredi à Keystone-ATS le porte-parole de l’UNIGE Marco Cattaneo, confirmant une information publiée par plusieurs médias.
Le professeur de littérature française contemporaine Eric Marty, de l’Université Paris-Diderot, était invité par le groupe d’études sur les 20e et 21e siècles du Département de langue et de littérature françaises modernes à présenter son livre «Le Sexe des Modernes. Pensée du neutre et théorie du genre». Une vingtaine de personnes étaient présentes à cet événement ouvert à tous.
«Femme blanche non trans»
Une trentaine de manifestants ont fait irruption dès le début de la présentation, a expliqué Marco Cattaneo. Ils en ont physiquement empêché la tenue en déployant une banderole, en déchirant et chiffonnant les notes de l’orateur, le prenant à partie. Ils ont aussi scandé des slogans accompagnés de percussions improvisées.
La directrice du département a tenté d’instaurer le dialogue, en vain. Les manifestants lui ont rétorqué qu’elle est une «femme blanche non trans». Au vu de la situation, la conférence a été annulée, et tout le monde a quitté le bâtiment au bout d’une heure. Vraisemblablement alertée par un témoin, la police est restée à l’extérieur, sans avoir à intervenir.
Censure dénoncée
L’UNIGE déplore que des activistes empêchent la tenue d’un débat sur un livre dans ses murs. «La question du genre est très importante. Elle est largement étudiée à l’Université et continuera à l’être. Il est hors de question que nos professeurs doivent se soumettre à une forme d’autocensure», déclare Marco Cattaneo.
Un incident similaire a eu lieu le 29 avril. Une quinzaine de personnes dénonçant la transphobie ont empêché la tenue d’une conférence de Caroline Eliacheff et Céline Masson sur leur livre «La fabrique de l’enfant transgenre». L’événement était organisé par le Centre de psychanalyse de Suisse romande et non par l’alma mater. En l’absence de dégradations, l’UNIGE n’avait pas porté plainte.
ATS
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