Luca Leone a mis en scène «Hamlet» à 13 ans
Passionné de théâtre, le jeune Genevois a joué tous les personnages, lors d'une représentation en Valais. Rencontre.

«Bonjour, entrez seulement», nous déclame l'adolescent aux cheveux bruns et au blazer ajusté en ouvrant la porte, non sans effectuer une petite révérence. L'entrée en matière de Luca Leone, 13 ans, respire déjà la théâtralité. Et par les deux narines. Le jeune Genevois vient de présenter sa toute première mise en scène, Hamlet de Shakespeare, dans la salle de spectacle de Vercorin. Quelque 60 spectateurs, pour moitié des amis de sa famille, habituée à monter régulièrement dans leur chalet, sont venus applaudir l'adolescent, qui interprétait à lui seul tous les personnages de la pièce.
«Hamlet a mon âge à peu près, ça m'a inspiré. J'ai dû relire le texte une centaine de fois pour bien le comprendre», confesse Luca. A la base, il préfère la comédie. «Dans le domaine comique, ce n'est pas seulement ce qu'on dit mais surtout comment on le dit qui est important.» Mais avec Hamlet, il avait envie de se «lancer dans quelque chose de plus sérieux». Lorsqu'il décrit les sensations qu'il ressent en jouant, ses yeux s'allument. «Quand j'entre en scène, c'est comme si c'était la fin de tout. Je tremble, je regarde le public, c'est un moment spécial, de flottement. C'est là que je me fais une première idée de comment le public recevra la pièce.»
«Je suis très susceptible»
Seule autre personne ayant aidé l'adolescent à monter le spectacle, son cousin, en régie. Côté production, l'adolescent s'est débrouillé seul: «Je discutais dans un bistrot à Vercorin, je disais que je n'arrivais pas à prendre contact avec l'Office du tourisme pour mon spectacle. Le tenancier m'a suggéré de lui envoyer mon dossier et m'a mis en contact avec l'office. Quelques téléphones plus tard, c'était réglé.» Sa pièce, souhaite-t-il la montrer dans une salle genevoise? «Ce n'est pas encore un projet. Je ne saurais pas à qui m'adresser ici, c'est moins facile. A Vercorin, on m'avait prêté gratuitement la salle et fait des affiches. Mais je vais présenter Hamlet en juin devant les élèves de mon cycle, à Sécheron.»
Au fait, comment ça passe, son intérêt pour le théâtre auprès de ses camarades de classe? «Plutôt bien. Même si certains sont jaloux quand je reçois des compliments de la part de profs, par exemple. Mais bon, moi aussi je suis envieux. Et très susceptible. Dès qu'on touche au théâtre, en me disant que j'ai de la concurrence par exemple. Il y a un élève dans l'école dont on parlait beaucoup, qui a monté une pièce au Théâtre du Loup. J'ai vu la pièce, c'était bien. Même si c'est difficile pour moi de l'admettre, car je suis jaloux…» Sa mère, enseignante à l'école primaire, et son père, éducateur, nous racontent que l'originalité de Luca a «toujours plutôt bien passé» à l'école, ainsi que son goût pour les déguisements. Pour Hamlet, il a d'ailleurs revêtu ses chemises à jabot et collerette, ainsi que le pantalon d'époque que lui avait confectionné sa grand-mère lorsqu'il était fan de Mozart. «Bon, on l'a quand même empêché de se rendre au cycle l'année dernière coiffé d'un chapeau melon, se souvient sa mère en souriant. Les jeunes de cet âge peuvent se montrer cruels…»
Quand donc a commencé la passion de Luca pour le théâtre? «Je crois que j'ai toujours aimé être au centre de l'attention. J'ai été longtemps fils unique (ndlr: il a aujourd'hui deux petites sœurs de 4 ans et 1 an et demi). Ma mère m'a eu jeune, et pour ses amies j'étais un peu l'enfant prodige qui se passionnait pour la musique ou l'histoire de l'Egypte. Puis mon arrière-grand-mère m'a offert un petit théâtre pour jouer quand j'avais 6 ou 7 ans.» Il présente peu après des saynètes à sa famille, avant de rejoindre la troupe d'enfants du Théâtre de La Parfumerie. Côté musique, c'est aujourd'hui la variété française du XXe siècle qui l'inspire. Il nous cite Charles Trenet, Michel Delpech, Edith Piaf ou encore Charles Aznavour. «Je n'en suis toujours pas à la musique moderne…»
«Avoir la matu, c'est bien»
Plus tard, où se voit-il? «Je pense aller au Collège, continuer le latin. C'est quand même bien dans le monde du théâtre d'avoir une matu. J'imagine que je ferai aussi un master de lettres à l'Université, mais je ne sais pas encore trop. Je vais déjà voir comment se passe le Cycle.» A-t-il envie de partir ou de s'établir ailleurs? «Pas tellement. Je me vois bien ici à Genève, j'aime bien ma ville et je suis assez casanier.»
En attendant de découvrir des mises en scène du dramaturge précoce dans un théâtre genevois, on pourra l'apercevoir en tant que comédien en mai parmi les autres jeunes des ateliers de Théâtre de La Parfumerie, dans leur spectacle de fin d'année.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.