L'OSR s'ouvre à un ménestrel d'aujourd'hui
Compositrice célébrée, Lera Auerbach présente une nouvelle œuvre avec le violoniste Vadim Gluzman

Elle donne rendez-vous dans un appartement genevois et elle accueille d'une voix au ton décidé, raisonnant dans un anglais fortement teinté d'accent russe. Face à elle, sur la table basse qui jouxte le canapé, trône une sculpture en bronze qu'elle a façonnée il y a quelques années de ses mains; un quadrupède aux traits féroces, crocs dehors, tête levée prête à l'attaque. En observant la silhouette de cette œuvre si aboutie, si précise dans ses détails, on ne peut que céder au constat: Lera Auerbach est une artiste dont la gourmandise renvoie aux figures encyclopédiques de la Renaissance. Pianiste d'origine russe mais aussi compositrice parmi les plus sollicitées du moment, poétesse et artiste visuelle célébrée, le personnage dévoile là, pour la première fois, une passion que tout le monde ignorait.