En mars 2023, au Salon du livre de Genève, Lettres Frontière fait connaître les vingt livres de l’année 2022 qu’elle a retenus. Une manière de valoriser d’excellents livres d’auteurs régionaux qui, sinon, risquaient fort d’être noyés dans la masse des livres présentés au Salon. Ces auteurs, pour moitié Français et pour moitié Suisses, auront toute facilité d’être invités par les groupes d’adhérents qui constituent Lettres Frontière et de présenter leur ouvrage. 

Les étapes? Tout commence par une veille active sur la production des auteurs et éditeurs afin de repérer les œuvres de fiction répondant à une série de critères spécifiés dans une Charte de sélection pour le Prix Lettres Frontière.

«Lettres Frontière est une association transfrontalière, ce qui lui confère un caractère unique», souligne Marie-Madeleine de Chastonay, sa présidente. Elle promeut la littérature d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Suisse romande et défend les auteurs et les éditeurs de ces deux régions en décernant chaque année un prix d’une part à un auteur résidant en Auvergne-Rhône-Alpes et d’autre part à un auteur résidant en Suisse romande pour une œuvre de fiction publiée dans l’année. Le processus s’effectue en trois étapes: la présélection, la sélection et le prix, précise Francine Lefebvre qui préside le Jury suisse.

Pour la présélection, le jury français et le jury suisse romand choisissent chacun de leur côté, ou plutôt se résolvent à choisir parmi tous les ouvrages qui leur ont été soumis, leurs dix plus grands coups de cœur. Ils se les échangent puis se rencontrent pour voter pour la sélection: cinq ouvrages du côté Auvergne-Rhône-Alpes, cinq du côté suisse romand. Ce sont alors les adhérents de Lettres Frontière, qu’ils soient des particuliers, des cercles de lecture, des bibliothèques ou des librairies, qui s’en emparent, les lisent, se réunissent, en débattent et votent pour leurs deux œuvres préférées de chaque côté de la frontière. Les noms des lauréats seront dévoilés à l’automne lors d’une grande manifestation appelée l’Usage des mots qui aura lieu cette année à Thonon.

«Devenir membre d’un jury est une excellente manière d’approfondir sa lecture», conseille Corinne Chorier qui préside le jury français. Et Francine Lefebvre de conclure: «A titre personnel, j’aime bien consulter les présélections de prix, qui sont autant de suggestions de lectures.» Qu’on se le dise !

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