MusiqueLoïc Durel: l’apprenti qui enflamme la Comédie
Dans le cadre du festival VIVA, qui offre la scène aux jeunes, la Comédie de Genève a mis en vedette le 3 avril dernier… son apprenti techniscéniste, musicien à ses heures.

Ce lundi soir, la trentaine de tables du foyer situé au rez-de-chaussée de la Comédie est prise d’assaut et des petits groupes s’amassent le long des murs et au bar. Plus d’une centaine de personnes, de tous âges, s’impatientent. Sur sa petite scène, la Comédie accueille non pas une rock star, mais Loïc Durel, son apprenti techniscéniste et musicien chanteur-compositeur.
Le silence envahit la salle, les regards se focalisent sur la scène. Face à l’artiste âgé d’une vingtaine d’années à peine, au look mi-punk, mi-baroudeur, on se serait attendu à du rap ou à du rock moderne. Mais dès les premiers sons de guitare, le ton est donné: les rythmes folk vont se mêler au blues, le tout bercé par une touche de mélancolie.
Des mélodies du temps passé
«Hey now put your best dress on. I’m tired of fighting. Let’s take it out on the town… », commence Loïc avec la reprise du titre «Best Dress» de 2008 du chanteur-compositeur américain Damien Jurado. «C’est une chanson que j’aime beaucoup car elle veut tout simplement dire: mets ta plus belle robe, viens, sortons profiter de la ville et de notre amour pour la culture», explique Loïc.
Tonnerre d’applaudissements
Un tonnerre d’applaudissements se répand aussitôt dans la salle, le public semble conquis. La voix à la fois douce et grave du jeune homme hypnotise les spectateurs transportés dans l’univers presque déconcertant du jeune artiste. «Quand je suis sur scène, je sors un peu de mon corps et je ne suis plus vraiment connecté à ma performance mais plus aux émotions et à l’énergie partagée avec le public», commente Loïc.
Les rythmes de la soul des années 1970, tels que «Ain’t No Sunshine» de Bill Withers, succèdent au pop rock des années 1980 avec «Mad World» du groupe britannique Tears for Fears, en passant par des titres de Leonard Cohen ou encore des Guns N’Roses.
L’enthousiasme du public s’amplifie à chaque chanson du jeune homme, visiblement encore un peu timide sur scène. Des sifflements, des « Bravo ! » et des « Youhou !» se mêlent aux claquements de mains dans une ambiance de joie palpable. Une chose est sûre, ce soir Loïc a totalement conquis son fan club.
«J’ai grandi dans l’univers musical des années 1970-80»
À 21 ans, comment se fait-il que votre répertoire soit composé des mélodies des années 1970-80?
J’ai grandi dans cet univers-là, en écoutant vraiment de vieilles musiques. Je n’ai jamais vraiment écouté les musiques actuelles.
Vous composez aussi vos propres chansons?
Je compose mes propres musiques et j’écris mes chansons, mais c’est encore un peu compliqué pour moi de les partager avec le public.
Comment vous sentez-vous de jouer sur votre lieu d’apprentissage?
Assez stressé! Ce soir il y aura des collègues avec qui je ne travaille pas forcément. Il y aura aussi beaucoup de gens que je ne connais pas. Jusqu’à présent, j’ai plutôt joué dans des concerts privés ou des petits bars ou les gens ne t’écoutent pas forcément. Pour moi, c’est la première fois que c’est aussi grand et aussi vrai.
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