L'impossible union entre Mélenchon et Hamon
Le PS attend le retrait du frontiste de gauche pour mettre sur orbite le socialiste. Pas sûr que le leader des Insoumis plie.

La gauche française est une poudrière. La moindre étincelle peut tout faire exploser et disloquer le PS de Benoît Hamon, le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, les Verts de Yannick Jadot comme le Parti communiste de Pierre Laurent. Mais cette étincelle peut aussi allumer la mèche d'une combustion maîtrisée qui amènerait vers l'Elysée un successeur à François Hollande.
La politique n'est pas arithmétique
Eh oui, en théorie, l'addition des intentions de vote de Benoît Hamon (environ 13%), de Jean-Luc Mélenchon (12%) et de l'écologiste Yannick Jadot (2%) permettrait à la gauche française d'envisager une victoire en mai. Sauf que la politique n'est pas arithmétique et que les injonctions faites aux candidats de gauche à s'entendre ne sont pas du goût de tous. Peuvent-ils s'entendre et jouer la même mélodie de l'abnégation devant la menace frontiste comme vient de le faire le centre gauche libéral avec le rapprochement Bayrou-Macron?
«Et pourquoi ce ne serait pas Benoît Hamon qui se retirerait en ma faveur?» La phrase lancée par Jean-Luc Mélenchon jeudi soir lors de L'Emission politique de France 2 est passée largement inaperçue. Le candidat à la présidentielle des Insoumis a certes proposé une rencontre à Benoît Hamon, qui l'évite depuis sa victoire surprise lors de la primaire du PS en janvier. Aussi interpréter cette offre comme un appel à l'unité et donc à un retrait de Jean-Luc Mélenchon serait allé trop vite.
Une rencontre d'ici lundi
Dimanche ou lundi. La rencontre aura lieu ces prochains jours font savoir les officines des candidats en question. Jean-Luc Mélenchon s'y est préparé en ayant une âpre discussion avec son allié communiste. Au PC français, on s'inquiète pour les prochaines législatives du résultat de cette bataille. Jean-Luc Mélenchon, lui, a republié la lettre qui formalisait les conditions d'un rapprochement. Dans cette dernière, il exige par exemple au nom d'une cohérence antiquinquennat Hollande de ne pas présenter aux législatives les ministres qui ont œuvré à la Loi travail, la fameuse loi El Kohmri.
Du côté du PS, Benoît Hamon continue à descendre dans les sondages. Au lendemain de sa victoire de la primaire, il était donné à 18% dans les sondages. Il n'est plus qu'à 13%, malgré le ralliement du candidat des écologistes Yannick Jadot. Si Benoît Hamon avait surpris chacun lors de la primaire, il reste largement inaudible depuis qu'il participe à la présidentielle. Cela ne l'a pas empêché de réaffirmer la position centrale à gauche du parti dont il est désormais le leader. Jean-Luc Mélenchon a fait son succès sur sa dissidence et son opposition au PS. Les observateurs voient mal pourquoi il se rangerait aujourd'hui derrière Benoît Hamon.
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