L'Hôpital se prépare à économiser plus de 35 millions en 2018
La direction ne remplacerait pas certains départs à la retraite. Les syndicats s'alarment.

Après les plans Victoria en 2007 et Performance en 2012, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) se préparent à de nouvelles mesures d'économie d'envergure. L'institution, dont le budget atteint 1,863 milliard de francs, pourrait perdre plus de 35 millions de francs en 2018.
«Il s'agit d'hypothèses de travail. Rien n'est définitif», avance le directeur, tout en prévenant que «les budgets des années à venir seront difficiles, et pas seulement en 2018. Nous entrons dans une phase critique.»
La réforme Tarmed
Un scénario assez précis se dégage. «Si elle est appliquée comme prévu, la réforme des tarifs médicaux induira une perte de recettes de 20 millions, calcule Bertrand Levrat (lire ci-contre). Si certains centres privés renoncent à pratiquer des opérations jugées plus assez rentables, ces cas afflueront aux HUG. Nous devrons les absorber. Notre activité ambulatoire augmentera, tout en nous rapportant moins.»
S'ajoutent à cela «les mesures d'économie demandées par le Canton chaque année, à hauteur de 1% de la subvention. Cela représente 8,3 millions de francs», poursuit le directeur. Enfin, il faut tenir compte des mécanismes salariaux: «L'Etat ne prend en charge que 55% de ces augmentations. Cela signifie pour nous une charge supplémentaire de 8,2 millions.»
Et si c'était 55 millions?
Cependant, d'autres incertitudes planent sur les finances hospitalières. Selon la planification sanitaire cantonale, l'indemnité accordée aux HUG doit augmenter de 7,1 millions en 2018. «C'est inscrit dans le mandat de prestations voté par le Grand Conseil, mais le montant dépend du vote du budget à la fin de l'année», rappelle Bertrand Levrat. Autre élément incertain: l'ouverture du bâtiment Gustave-Julliard et la rénovation de la Maternité ont nécessité d'embaucher en 2017 (transporteurs, nettoyeurs, soignants). L'exploitation de ces nouveaux bâtiments devrait se traduire par une hausse de 11,5 millions de francs d'indemnité. Mais là aussi, tout dépendra «des arbitrages que feront le Conseil d'Etat cet été et le Grand Conseil cet automne.»
A priori, 55 millions pourraient donc manquer aux HUG l'an prochain. «C'est vrai, mais je me refuse à envisager ce scénario. Les malades sont là. Le principe de réalité doit finir par s'imposer», estime Bertrand Levrat, qui pense «bénéficier d'une oreille attentive» du gouvernement.
«Il n'y a plus de gras»
Contacté, Mauro Poggia, conseiller d'Etat responsable de la Santé, indique ne pas avoir, «à ce jour, le détail des réflexions menées aux HUG, même s'il est clair que les signes donnés par l'Etat ne sont pas de nature à permettre une augmentation des subventions accordées. Néanmoins, les prestations de soins n'ont pas à être touchées, ce qui est l'essentiel.»
C'est bien l'espoir de Bertrand Levrat. Y parviendra-t-il? Alors que 300 départs à la retraite sont prévus à la fin de l'année, la direction songe à ne pas remplacer 90 personnes. De quoi réaliser 10 millions d'économies. «On ne peut pas faire plus. Il n'y a plus de gras. L'institution est déjà sous tension. Nous ne voulons pas sabrer dans les postes de terrain et affecter la qualité des soins.»
Autre piste: «la chasse aux doublons, pour mieux fonctionner à moindre coût.» Un exemple? «Si nous diminuons de 1% le taux d'absentéisme, qui s'élève à plus de 8%, nous économiserions 3 à 4 millions de francs.» Plus généralement, le directeur compte établir «une meilleure politique des ressources humaines pour mieux adapter les postes aux besoins.»
Rappelons qu'en 2007, le plan Victoria visait à économiser 100 millions en trois ans. D'après les HUG, il a permis de réaliser 80 millions de «gains d'efficience». Suivis des 75 millions du plan Performance. Des gains obtenus en jouant tant sur la diminution des charges que l'amélioration des recettes. Ces plans avaient été inspirés par le Boston Consulting Group. A son arrivée en 2013, Bertrand Levrat a arrêté cette collaboration. «Nous avons continué d'économiser 10 à 15 millions par an. Mais pas du tout dans la même philosophie. Je dialogue avec les acteurs de terrain pour cibler les économies plutôt que de les étendre un peu partout.»
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