L'homophobie au travail sous enquête
Les homosexuels camouflent leur vie privée au travail. Il faut agir, estime François Longchamp.

«On peut être coupable de beaucoup de choses, mais on ne peut jamais être coupable d'aimer.» C'est ainsi que le président du Conseil d'Etat, François Longchamp, a officiellement lancé hier les assises sur les réalités professionnelles des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et trans). Spécialiste des discriminations dans ce domaine, Caroline Dayer, enseignante et chercheuse à l'Université de Genève, relève que les violences homophobes et transphobes ne manquent pas dans le contexte du travail: «Si la notion de plafond évince les femmes de l'ascension hiérarchique, celle du placard sanctionne les homosexuelles, à la fois en tant que femmes et lesbiennes.» Résultat: par crainte, les personnes LGBT camouflent fréquemment des pans entiers d'elles-mêmes, affirme l'experte: "La question se pose d'oser amener son ou sa partenaire aux repas de boîte ou de transformer les pronoms il et elle en parlant de leur week-end ou de leurs vacances". Un gros sentiment de solitude s'en suit.»