«L'héroïne? Plus personne ne s'amuse à ça»
Revenus de tout mais pas de leur amour pour le groove, les Red Hot Chili Peppers sortent un 11e album. Interview de Flea, bassiste surdoué, affable et célibataire.

Depuis leurs alcôves, de grassouillets angelots couvent de leurs regards de pierre la tribu éparpillée sur les tapis. Difficile d'imaginer rencontre plus antagoniste, entre le décorum fin de siècle de l'hôtel parisien George V et les nippes colorées achetées la veille sur Hollywood Boulevard. Mais les Red Hot Chili Peppers ne sont pas des clients ordinaires: les sales gamins de Los Angeles comptent parmi les derniers immenses vendeurs du rock 2.0. Leur 11e album, The Getaway, ne dérogera pas à la règle. Et tant mieux si Flea continue, à 53 ans, d'arborer un physique et une dégaine d'adolescent. Le bassiste se coule dans le sofa, sourire chaleureux malgré une journée pas terrible. «J'ai rompu avec ma copine. Bon, ça n'a rien à voir avec notre sujet, ou peut-être que cela a tout à voir, justement. Parlons musique, OK?»