L'ex-juge de Thonon rend hommage aux «Malgré-elles»
Michel Turk revient sur une histoire qui a marqué sa vie, le travail forcé de 15'000 femmes en Allemagne pendant la guerre.

Il lui a fallu une vie pour instruire ce dossier-là. Et un an pour l'écrire. L'ancien juge haut-savoyard Michel Turk surprend en publiant, chez l'éditeur vaudois Cabédita, un livre consacré à la Seconde Guerre mondiale. La vie «malgré elle» de Marie-Louise Sutter retrace l'histoire d'une femme qu'il a bien connue.
«C'est un hommage à ma mère, dévoile-t-il, et à ces 15'000 femmes parties de force en Allemagne, appelées les Malgré-elles.» Ce récit s'articule habilement en trois temps: 1945, moment du retour de Marie-Louise Sutter; 1944, son départ forcé pour Göppingen, où elle incorpore la défense antiaérienne de la Luftwaffe; 2013, sa réhabilitation sous la plume d'un journaliste aidé par une survivante.
«Ce n'est pas une biographie, tout simplement parce que je n'avais pas les éléments pour en faire une», confie l'Alsacien de souche. Sa mère est morte lorsqu'il n'avait que 13 ans. Adulte, il a cherché des réponses dans les archives officielles, sans succès. «J'ai donc voulu écrire un roman inspiré librement de l'histoire de ma mère, basé sur des faits historiques.» Un récit résolument féministe, mais pas seulement. Inquiet de la «montée des fascismes», Michel Turk a voulu, à sa manière, «alerter sur ses conséquences» en racontant «l'histoire quotidienne de ces jeunes femmes, qui illustre le désastre».
«Aujourd'hui, on n'a jamais été aussi près de l'éclatement et d'un nouveau conflit mondial. Et les causes sont strictement les mêmes: montée des populismes, crise politique, crise financière, tensions entre nations», poursuit le sexagénaire. Ce sujet de préoccupation lui a déjà inspiré un autre récit s'étalant de 1870 à 1929, année du krach boursier. Une époque qu'il fait là encore traverser par une femme.
Vice-président du Tribunal de Thonon-les-Bains jusqu'en 2012, Michel Turk s'y rendra de nouveau le 16 novembre, cette fois en qualité d'écrivain, invité pour fêter les 10 ans du Palais de justice. Il était dimanche au 1er Salon du livre du Grand Genève, à la Chartreuse de Pomier qu'on atteint deux kilomètres avant le col du Mont Sion.
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