Sport amateurL’État veut mieux prévenir les violences dans le football
Le Canton et la Ville de Genève ont présenté mardi une liste de mesures pour mieux prévenir les débordements dans le sport amateur.

Le timing est idéal. Après avoir dû repousser l’échéance plusieurs fois en raison de la pandémie, le Canton et la Ville ont enfin pu présenter leurs nouvelles mesures pour lutter contre les violences dans le football amateur. Au même moment, les quatre prévenus du «match de la honte» comparaissaient devant le Tribunal correctionnel pour des faits remontant à 2018. C’est ce même match qui a poussé les autorités à s’intéresser à la question et à organiser les «états généraux du sport» pour envisager des solutions afin d’éviter de tels débordements.
Le programme a été présenté à la presse mardi après-midi. Il contient dix mesures, dont six seront déjà introduites durant la saison 2021-2022. Toutes se veulent «concrètes et applicables pour les clubs», comme l’explique Thierry Apothéloz, conseiller d’État chargé de la Cohésion sociale (DCS). Elles s’orientent autour de quatre axes: formation, communication, prévention et sanctions.
Quatre directions
Former, tout d’abord, en organisant des modules sur la médiation à destination des entraîneurs et entraîneures. Des cours obligatoires et organisés entre novembre 2021 et mars 2022. Une formation en quatre modules sera également mise en place pour les dirigeants de club. «Les comités sont souvent gérés par des bénévoles qui n’ont pas tous des capacités managériales. Il faut remédier au désarroi de certains clubs», déclare Stéphane Jacquemet, chargé du projet de prévention des violences dans le football.
Communiquer, ensuite, grâce à une campagne autour des terrains. «Partager le même terrain, c’est partager les mêmes valeurs», peut-on lire depuis lundi sur les affiches, banderoles et flyers. L’axe de la prévention, lui, comporte la création d’un observatoire du football, qui recensera les informations importantes et les statistiques. «Il permettra de mieux repérer les matches qui pourraient s’avérer «sensibles» et risquer de dégénérer», explique Stéphane Jacquemet. Le programme prévoit également la rédaction d’une charte éthique et la création d’un poste de délégué fair-play par club ou par match.
Du côté de la sanction, le président de l’Association cantonale genevoise de football (ACGF), Pascal Chobaz, affirme que les mécanismes de répression en place resteront en vigueur. «Nous prenons des sanctions relativement lourdes, nous les avons même aggravées. Un joueur qui crache sur un arbitre, par exemple, sera suspendu durant deux ans.» Il souligne également que l’ACGF encourage celles et ceux qui se sentent agressés à déposer une plainte.
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