Conflits et harcèlement au travailL’État va réformer le Groupe Impact
L’audit dont a fait l’objet l’Université de Lausanne après deux dénonciations pour harcèlement sexuel aura des conséquences sur l’organe officiel qui avait mené les investigations et classé les affaires.

L’État de Vaud fait savoir qu’il compte tirer les enseignements de l’audit visant l’Université de Lausanne, réalisé par la professeure Karine Lempen et rendu public mercredi matin. Le rapport conclut à des améliorations possibles dans le processus interne de signalement, propre à l’UNIL, mais adresse aussi des critiques au Groupe Impact (GI), l’organe chargé d’enquêter sur les conflits de travail au sein de l’administration. Ce dernier a notamment géré deux dénonciations de harcèlement sexuel sur le campus de Dorigny et les a classés sans suite. Conclusions qui ont révolté le Syndicat des services publics SSP.
«Les missions du Groupe Impact sont appelées à évoluer, indique le Conseil d’État dans un communiqué. Il s’agit de répondre aux demandes des organisations du personnel, de prendre en compte les besoins des collaboratrices et collaborateurs, mais aussi, plus largement, de répondre à l’évolution des pratiques, notamment en matière de prévention des risques psychosociaux. Pour cela, le Règlement relatif à la gestion des conflits au travail et à la lutte contre le harcèlement, qui vient cadrer son action, doit être complètement révisé.» Seront prises aussi en compte les remarques formulées par la Cour des comptes, qui avait audité le Groupe Impact en 2019.
Émergence de la parole
L’audit pointait un problème de communication entre le GI et les personnes s’estimant victimes, entendues comme témoins, qui n’avaient pas forcément compris les droits inhérents à leur statut. Surtout, les conclusions des deux rapports du Groupe Impact contenaient des passages «inadéquats» à l’égard des personnes qui avaient «de bonne foi» signalé les faits. Passages «qui ne sont manifestement pas propres à protéger l’émergence de la parole des victimes ou témoins de harcèlement».
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La réforme lancée par le gouvernement doit notamment permettre de clarifier les modalités et le périmètre d’intervention du Groupe Impact, écrit-il. «Aujourd’hui réparties entre la démarche informelle et l’investigation, les prestations seront à l’avenir définies en trois groupes: écoute et conseil, prévention et résolution des conflits au travail, investigation lors de harcèlement psychologique ou sexuel. L’objectif est de clarifier les processus, notamment concernant la prise en charge différenciée des situations, le statut des parties à un conflit et leurs droits.» Le but, poursuit le communiqué, est aussi de «renforcer le dispositif existant sur les différents volets (prévention, accompagnement et traitement des situations)». La mise en place d’un réseau de personnes de confiance est ainsi prévue.
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