C’est une partie serrée que l’État entame à la Praille. Antonio Hodgers, grand patron des Constructions, soumet à la consultation un plan qui doit transformer 16 hectares de zone industrielle en un nouveau quartier. Normalement, on devrait se réjouir de l’arrivée de 2400 logements. Mais les esprits sont échaudés par trop de mauvais projets. Et celui, voisin, de la caserne des Vernets est combattu en raison de sa densité et des volumes hors norme de ses bâtiments.
Le plan présenté lundi devait être du même tonneau. Les images qu’on a pu voir il y a un an laissaient la désagréable impression qu’ici, on allait surtout faire du chiffre. Il a été revu à la baisse. Tant mieux.
Reste à savoir si le projet présenté lundi est acceptable. Certes, il est servi par un marketing bien rodé qui déploie tout le bazar conceptuel attendu («nature», «durabilité», «diversité», etc.), mais cela n’offre aucune garantie.
Pour aller au-delà, il faut tenter de se projeter dans un espace physique à partir de plans rudimentaires et qui ne donnent que très peu d’informations sur la qualité des espaces publics et celle des bâtiments. Une gageure.
On retiendra toutefois deux éléments. Le premier, c’est le très fort potentiel de surfaces d’activités que les investisseurs pourront réaliser, et qui va bien au-delà du ratio prévu dans le PAV.
Le second, c’est, à part une école, l’absence de bâtiments publics. Pas de salle communale, pas d’église, pas de mairie, pas de locaux pour la fanfare. Autant d’éléments qui servent de repères et disent que la ville (la vie) ne se résume pas à ses fonctions primaires. Alors, certes, nous ne sommes ni dans un village, ni au XXe siècle. Mais une telle absence est révélatrice. Le plan est rempli de logements et d’emplois, la rentabilité est servie. Mais il lui manque en quelque sorte des espaces libres que les habitants pourraient occuper, au fil de la vie et de leurs rêveries.
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Commentaire sur le PAV – L’État n’a pas le droit à l’erreur
À la Praille, un plan de quartier est mis en consultation. Le Canton joue gros sur ce projet, contraint de séduire.