Impact de la guerre en UkraineLes Verts veulent accélérer le tournant écologique
Le parti écologiste a insisté lundi sur l’urgence climatique. Pour le groupe, la Suisse doit avoir un bilan climatique positif au plus tard en 2040.

Face à la guerre en Ukraine, le tournant énergétique est plus urgent que jamais, estiment les Vert-e-s. Pour garantir durablement la sécurité de l’approvisionnement et protéger efficacement le climat, nous devons maintenant aller de l’avant bien plus rapidement, a martelé lundi devant la presse à Berne le parti écologiste.
«Nous payons aujourd’hui le prix de la mise en veille du tournant énergétique», estime la présidente du groupe parlementaire Vert Aline Trede.
À cause de la politique «hésitante» menée par le Conseil fédéral et la majorité bourgeoise du Parlement, la Suisse n’est pas seulement à la traîne en matière de politique climatique, elle est aussi devenue fragile et vulnérable sur le plan énergétique, a poursuivi la Bernoise.
Le tournant énergétique est à portée de main grâce à des solutions existantes et qui ont déjà fait leurs preuves. «La consommation supplémentaire d’électricité due à la mobilité électrique et aux pompes à chaleur peut être couverte grâce à un développement massif du photovoltaïque», a expliqué la conseillère nationale genevoise Delphine Klopfenstein.
«Le potentiel est énorme, mais la volonté politique de la majorité fait défaut», a renchéri la conseillère aux États genevoise Lisa Mazzone.
«Plan climat»
Le «plan climat» des Vert-e-s prévoit une Suisse «climatiquement neutre» d’ici 2030: elle réduit ses émissions internes de 50% et les émissions externes à même hauteur.
D’ici 2040, il faut arriver à «zéro émission nette», en n’ayant plus d’émission importée et en absorbant le reste des émissions en Suisse grâce aux émissions négatives. Au plus tard en 2040, le bilan climatique de la Suisse doit devenir positif, en contribuant à capter davantage d’émissions qu’à en rejeter dans l’atmosphère.
Besoins de courant en hausse
La décarbonisation va de pair avec une électrification. Dans les transports, davantage de véhicules électriques ou à hydrogène ainsi que l’extension des transports publics augmenteront d’environ 20% la consommation de courant.
La hausse de la consommation due au chauffage (pompes à chaleur), à l’industrie et aux appareils, par exemple en raison de la numérisation, peut être largement compensée en améliorant l’efficience.
Accords techniques bilatéraux
Outre les centrales hydrauliques, le photovoltaïque produira presque un tiers du courant nécessaire, selon le scénario des Vert-e-s. Les installations d’éoliennes, biomasse, géothermie et couplage chaleur-force y contribueront dans une moindre mesure. Moins de 5% du courant devra être importé en hiver. D’ici 2035, la production de courant est 100% renouvelable. Le parti rappelle qu’il refuse tout recours à l’énergie nucléaire.
Les pénuries d’approvisionnement qui menacent – en raison de l’absence d’accord sur l’électricité avec l’UE – peuvent être évitées grâce à des accords techniques bilatéraux avec les pays voisins. De tels accords permettent de maintenir des capacités d’importation suffisantes à la frontière.
Un tel accord existe déjà entre Swissgrid et la zone de calcul de capacité «Italy North», qui comprend les capacités frontalières entre l’Italie, l’Autriche, la Slovénie et la France.
ATS
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.