Les Trophées du Muveran fascinent depuis 70 ans
Neuf cents intrépides partiront dès 4 h 30, dimanche, pour draguer la doyenne des courses de patrouille civile.
Il vaut mieux avoir le cœur bien accroché pour défier la doyenne des courses de ski-alpinisme. Voilà 70 ans que le sommet du grand Muveran, perché à 3051 mètres d'altitude, fascine les patrouilleurs. Une fois encore, le célèbre couloir du Pacheu tiendra en respect les quelque 900 skieurs inscrits dimanche, à l'édition anniversaire des Trophées du Muveran. Pour célébrer en grande pompe sept décennies d'efforts, une exposition se tiendra dans le bâtiment des Martinets, aux Plans-sur-Bex. Elle décrira l'histoire de la course par tranches de dix ans. Avec des photos d'époque et des anecdotes croustillantes. Il y a aura une présentation sur l'évolution du matériel, d'anciennes affiches et des classements.
On apprendra notamment que l'aventure a commencé après la guerre, grâce à un groupe de copains désireux d'organiser une telle épreuve. Mais pas une patrouille réservée aux militaires; une course ouverte aux populaires, lesquels représentent aujourd'hui 85% des inscrits. Pour l'anecdote, le premier président du comité d'organisation n'était autre que le général Guisan. «En 70 ans, beaucoup de choses ont évolué, raconte Sylvain Fame, à la tête des Trophées du Muveran depuis le début des années 2000. Aujourd'hui, les concurrents portent des radios de quelques grammes, alors qu'à l'époque, le matériel pesait entre 20 et 25 kg. Il y a encore 14 ans, on voyait les populaires partir avec de gros sacs de trek. Désormais, tout le monde a accès à un équipement de pros.»
Entrecôte et verre de rouge
Dans sa réserve d'histoires cocasses, Sylvain Fame aime comparer l'alimentation des patrouilleurs d'antan et d'aujourd'hui. «On voit les coureurs déguster des petites graines, alors qu'on raconte que les pionniers de la course avalaient une entrecôte au restaurant du coin et le faisaient passer avec un bon verre de rouge, juste avant le départ, au milieu de la nuit. On dit que souvent, l'entrecôte ressortait, un kilomètre plus loin…»
La légende des Trophées du Muveran s'est construite autour du fameux emblème de la course. «Le couloir du Pacheu, c'est notre Cervin, image le président, qui a lui-même dompté le Muveran une demi-douzaine de fois. Il y a toujours cette appréhension dans les regards des concurrents, avant d'emprunter ce passage. Il faut dire que c'est notre couloir mythique, avec sa dénivellation de 300 mètres pour 300 mètres de distance. Il grimpe à 45 degrés de moyenne avec des secteurs à 52 degrés. Pour la petite histoire, les premiers qui l'affrontaient enfilaient des chaussettes en laine par-dessus les chaussures, pour ne pas glisser!»
Pirmin au départ
Dimanche, quelque 200 bénévoles se lèveront à 2 h du matin pour faire de cette journée une réussite. Il faut dire que les départs s'échelonneront de 4 h 30 à 7 h 30. Les concurrents auront le choix entre trois parcours. Le Trophée du Muveran classique de 28 km (2317 m de dénivelé), le Super Trophée, qui ajoute une part d'alpinisme (32 km pour 2798 m de dénivelé) et le Trophée de Plan Névé (22 km et 1312 m d'altitude). Le temps moyen du parcours historique est de 6 h à 6 h 30. Les meilleurs ont fixé le record à 2 h 51, pour faire la boucle Plans-sur-Bex, Pont-de-Nant, cabane de Plan Névé, Pacheu, descente sur Derborence, Anzeindaz, cabane Barraud, alpage de la Vare et retour aux Plans-sur-Bex.
Cette année, une icône du ski alpin suisse et mondial s'attaquera à cette épreuve peu ordinaire. Médaillé d'or olympique à Calgary et multiple champion du monde, Pirmin Zurbriggen a assuré sa présence.
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