Mesures Covid décriéesLes syndicats des fonctionnaires veulent pouvoir se réunir
Le Cartel et la CGAS protestent contre l’interdiction de tenir des assemblées syndicales de plus de 100 personnes. Le Canton rétorque que «tout le monde est logé à la même enseigne».

La Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) et le Cartel intersyndical du personnel de l’État et du secteur subventionné sont pour le moins courroucés. Dans un communiqué envoyé aux médias ce mardi, ils s’insurgent du dernier arrêté du Conseil d’État genevois relatif aux nouvelles mesures de protection liées au Covid-19. La décision entérinée le 14 octobre par l’Exécutif interdit en effet «les manifestations privées qui réunissent plus de 100 personnes». Les milieux syndicaux y voient une violation de la liberté de réunion et d’action syndicale garanties par la constitution. Et jugent «intolérable» le fait «de traiter des réunions syndicales comme une réunion privée».
Pire encore, (…) l’exercice d’un droit démocratique se retrouve entravé de manière infiniment plus sévère que la simple possibilité de se rendre au théâtre ou à un événement sportif.
Si les syndicats déclarent ne pas remettre en cause «la nécessité (…) de prendre des mesures de protection contre la pandémie de manière responsable», ils disent toutefois s’étonner que «l’exercice d’un droit démocratique se retrouve entravé de manière infiniment plus sévère que la simple possibilité de se rendre au théâtre ou à un événement sportif». Ces derniers ont interpellé le Conseil d’État afin que cette interdiction soit levée. Ils indiquent pouvoir respecter, lors de réunions syndicales, les mesures de protection usuelles telles que le relevé des coordonnées des participants, la désinfection des mains et le port de masque obligatoires, voire le cas échéant, la séparation par groupes de 100 personnes.
Selon le communiqué, la tenue d’une assemblée du personnel de la Ville de Genève aurait été refusée par les autorités genevoises, de même que la future assemblée du Cartel intersyndical devant se tenir le 29 octobre.
Le Canton intransigeant
Contacté, le département de la Santé soutient la décision prise par le gouvernement genevois. «Que ce soit une assemblée générale d’une société, d’un syndicat ou d’un parti politique, tout le monde est logé à la même enseigne. Surtout au vu de la situation sanitaire que rencontre le canton de Genève», commente son porte-parole Laurent Paoliello. Lequel rappelle qu’une alternative est à portée de mains des milieux syndicaux: «Il est toujours possible d’organiser des assemblées dans le respect des mesures de protection, à savoir plusieurs salles de moins de 100 personnes reliées entre elles par visioconférence.»
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