Les seniors apprennent à rester mobiles
Des cours sont dispensés aux aînés pour les aider à régater dans la jungle des transports du XXIe siècle.

Un monde où les téléphones n'étaient ni portables ni smart, où les ordinateurs étaient rares et où les écrans n'étaient pas tactiles. Cet univers, pas si lointain, est celui dans lequel ont baigné les aînés durant une grande partie de leur vie. Cette génération peut être frappée de perplexité devant les automates qui pullulent dans les pôles modernes de transports publics où, en revanche, les guichets se sont faits rares, quand ils ne sont pas carrément absents.
Pour continuer à régater dans cette mobilité du XXIe siècle, des aînés suivent des cours organisés par l'Association transports et environnement (ATE), avec l'aide de personnes issues des CFF, des TPG, mais aussi de la police. «Les buts sont d'apprivoiser ses peurs, de gagner en autonomie, de faciliter ses déplacements et de maintenir son indépendance et ses liens sociaux», énumère Paola Nagel Petrucci, face à une vingtaine de têtes grisonnantes, réunies à Genève à la fin de mai, lors d'une session offerte par leur Commune de Vernier. Seul un petit tiers du public possède un smartphone, un quart conduit encore, une seule participante fait du vélo.
Des seniors vulnérables
La nécessité d'un enseignement spécialisé transparaît dans une statistique donnée en introduction: une fois les 70 ans passés, on court neuf fois plus de risques sur la route que les personnes en âge de travailler. Une bonne partie de l'exposé de la police consiste en des conseils de prévention des accidents. Mais le gendarme veut aussi prémunir les seniors contre les larcins dont ils sont facilement la cible, dans les transports ou chez eux.
Mais le gros de l'enseignement concerne la mobilité en soi. On aborde les tarifs et les modalités de paiement, y compris par SMS, un moyen qui suscite bien des questions dans le public. «Et si mon téléphone tombe en panne?» s'inquiète une dame. Toute une partie du cours prendra un aspect pratique: on se rend, avec un moniteur, au pied d'un automate des CFF et d'un distributeur de billets des TPG pour s'initier aux subtilités de ces appareils et s'y exercer.
On découvre bien des trucs pour simplifier la vie aux personnes dont la mobilité est réduite, temporairement ou pas. Savez-vous qu'il est possible, en cas de besoin, de se faire accompagner par des bénévoles sur le réseau TPG et que ce service est gratuit? Il suffit de réserver assez tôt au 022 328 11 11. Savez-vous que des pastilles orange, scellées dans le quai, indiquent la position de la porte avant du véhicule, celle qu'il est conseillé d'emprunter si on n'est plus guère vaillant sur ses jambes? En cas de vol à bord, combien de temps les images de vidéosurveillance restent-elles disponibles? La réponse est trois jours. Mais il vaut mieux alerter le chauffeur tout de suite.
Message reçu cinq sur cinq
La session n'a pas été inutile, à en croire les participants. «Mon mari, qui s'est blessé, ne peut plus me convoyer en voiture et ce cours donne envie d'utiliser davantage les transports publics, que je prends peu, témoigne Cecilia. Je n'ai appris que récemment que les seniors paient le tarif réduit dans le bus à Genève et je viens tout juste d'apprendre, grâce à ce cours, les avantages de la carte journalière.»
Sa voisine, Vittoria, ignorait la fonction du bouton bleu commandant certaines portes des véhicules TPG et ralentissant leur fermeture. «Je vais les utiliser, c'est stressant quand les portes se referment très vite!»
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