BirmanieLes Rohingyas ne seraient pas victimes d'un génocide
Des membres de cette communauté musulmane minoritaire ont décrit les exactions de l'armée birmane: viols collectifs, meurtres, tortures. Une commission s'est penchée sur ces faits.

Une commission gouvernementale birmane chargée d'enquêter sur les troubles dans le nord-ouest du pays a nié mercredi qu'un génocide était en cours contre les musulmans rohingyas. Cette prise de position intervient quelques jours après la diffusion d'une vidéo montrant des policiers s'en prendre physiquement à des civils.
Depuis octobre, 50'000 musulmans rohingyas ont fui une opération de l'armée birmane lancée en représailles de l'attaque de postes frontières dans cette région par des groupes d'hommes armés.
Arrivés au Bangladesh, ces réfugiés ont décrit les exactions de l'armée birmane: viols collectifs, meurtres, tortures... Un membre des Nations unies, tout comme le Premier ministre malaisien, avait alors évoqué une campagne génocidaire.
«Preuves insuffisantes»
Dans son rapport provisoire, la commission mise en place par le gouvernement, a estimé mercredi que la taille de la population musulmane ou encore la présence des mosquées «prouvent qu'il n'y a pas eu de cas de génocide et de persécution religieuse», d'après un communiqué publié par les médias officiels.
Concernant les allégations de viol sur des femmes rohingyas par des soldats, la commission évoque «des preuves insuffisantes», mais a précisé continuer à enquêter sur les accusations d'autres crimes et torture.
«Méthodologie pas crédible»
Pour Chris Lewa, du projet Arakan, une organisation de défense des droits des Rohingyas, «leur méthodologie n'est pas crédible». «Leur travail était de vérifier sur le terrain les allégations mais ils ne l'ont pas fait», a-t-elle ajouté.
Les militants de défenses des droits humains contestent depuis le début la formation de la commission composée de 13 membres et dirigée par un ancien général de l'armée.
Discriminés
Considérés comme des étrangers en Birmanie, pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas musulmans sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations.
Ils n'ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l'hostilité à leur encontre.
La semaine dernière, plus d'une douzaine de lauréats du prix Nobel de la paix ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une intervention pour éviter cette «tragédie humaine, le nettoyage ethnique et les crimes contre l'humanité».
Le Premier ministre malaisien a évoqué un «génocide» de la population musulmane rohingya et pressé Aung San Suu Kyi d'agir.
ats
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