Les robots débarquent: vers une formation 4.0
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Les précédentes «révolutions» industrielles ont eu une incidence importante sur l'emploi, mais parallèlement de nouvelles activités ont émergé ce qui a conduit à une croissance de l'emploi à moyen terme. Cependant, cette fois-ci, il y a une différence notable: les nouvelles technologies d'apprentissage automatique permettent à la machine d'apprendre de nouvelles tâches. Ainsi le cycle de «destruction créatrice» cher au grand économiste Schumpeter, pourrait aujourd'hui connaître un développement différent. Dans sa théorie, les technologies détruisant les emplois offrent parallèlement de nouveaux champs d'activités sur lesquels les humains peuvent se former pour retrouver un emploi. Mais que se passe-t-il si la machine devient elle aussi capable d'apprendre?
La HEG-Genève a convié à son Symposium annuel des chercheurs, professeurs et experts pour analyser l'impact de la robotique et de l'intelligence artificielle sur le travail et l'emploi, en particulier sur la formation permettant d'y faire face.
Cette nouvelle ère pourrait avoir deux conséquences: un cycle rapide de «création-compétition» entre l'homme et la machine et un recentrage sur les valeurs humaines. En effet si une nouvelle tâche génère suffisamment de données numériques, la machine pourra apprendre à l'accomplir et entrer en compétition avec les humains. En conséquence l'homme devra inventer de nouvelles activités qui pourraient ensuite être copiées par la machine et ainsi de suite. Toutefois si un travail demande des compétences spécifiquement humaines, la machine aura du mal à remplacer son collègue en chair et en os. Ainsi, nous ne pensons pas que l'avenir s'inscrit dans un remplacement des humains par la machine. On pourrait plutôt assister à un recentrage sur les activités humaines et une collaboration avec la machine afin d'exploiter les forces et les spécificités de chacun.
Dans ce contexte, quelles seront les conséquences pour la formation? Si notre concept de «création-compétition» s'avère correct, il y aura une demande très forte de formation continue. En effet, le maître mot sera l'adaptation permanente pour rester compétitif. Ainsi les Hautes écoles pourraient être amenées à renforcer massivement leur offre de formation continue, impliquant des ressources comparables à celles de la formation de base, en l'adaptant très rapidement en regard de la performance de la machine. Dans cette optique, un diplôme d'une Haute école attesterait de l'implication de la personne dans un processus continu de formation plutôt que l'accumulation de connaissances à un moment donné comme un Bachelor ou un Master. Ces programmes mettront l'accent sur les qualités qui rendent l'être humain compétitif par rapport à la machine, comme par exemple la créativité, la résolution de problèmes complexes, la compréhension des comportements humains, l'apprentissage par analogie, la capacité d'abstraction.
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