Les religions dialoguent pour déjouer les préjugés
Une table ronde a réuni les trois monothéismes au Club de la presse mercredi.

«Les religions font partie de notre réalité, y compris politique. Le plus important, c'est de dépasser notre ignorance et de ne pas croire que nous n'avons pas de préjugés.» Telle est la conclusion qu'a apportée mercredi la conseillère nationale genevoise Lisa Mazzone à une table ronde organisée au Club suisse de la presse par la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI).
Animé par le rédacteur en chef de la Tribune de Genève, Pierre Ruetschi, et impliquant des représentants de plusieurs confessions, ce débat s'est inscrit dans le sillage de la présentation d'une action préventive de la FCSI, dont Lisa Mazzone est la marraine. Likrat, c'est son nom, vise à prévenir l'apparition de l'antisémitisme chez les adolescents en organisant des rencontres dans le cadre scolaire avec de jeunes juifs spécialement formés. Cette action n'a toutefois pas accès aux écoles publiques genevoises, le Canton s'en tenant à une stricte laïcité. «La façon de vivre la laïcité à Genève est devenue une sorte de dogme», déplore Lisa Mazzone.
Deux jeunes actifs au sein de Likrat ont témoigné de leur combat contre les préjugés. «Certains pensent que les femmes juives portent le voile», illustre Noya Assaraf. «Certaines idées ne sont pas forcément blessantes, par exemple celle selon laquelle les juifs seraient tous banquiers», ajoute Léo Levy.
Les émissaires de différentes confessions ont partagé leurs points de vue sur les phénomènes paradoxaux qui les affectent tous, tel l'apparent recul des religions couplé à une quête renouvelée de spiritualité, ou comme la perte des racines, corollaire de la tentation du radicalisme.
«Beaucoup de gens se sentent déracinés dans leurs appartenances, constate Maurice Gardiol, diacre protestant retraité. Faute d'avoir retrouvé ses racines, on risque de les brandir. Racine et radicalisme partagent la même étymologie.» «En termes de religion, l'époque a tendance à tomber dans l'ostentatoire et le paraître, plutôt que dans la pratique, déplore Eric Ackermann, officiant à la synagogue de Beth Yaacov et président de la plateforme interreligieuse genevoise. Or, dans le Deutéronome, Dieu nous demande d'actualiser les textes. L'interprétation est fondamentale dans le judaïsme.»
Les dérives radicales ont récemment surtout été évoquées pour l'Islam. Mais Lamya Hennache, juriste bernoise et musulmane engagée dans le dialogue interreligieux, tempère: «Nous sommes si hétérogènes qu'il est très difficile de parler d'une communauté musulmane unique, argue-t-elle. La majorité des musulmans vivant en Suisse tendent à se séparer de leur religion.»
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