Bande dessinéeLes Prix Töpffer sacrent une jeune plume prometteuse
Cassandre Tornay remporte le Prix pour la jeune bande dessinée. Autres primés, le duo Isabelle Pralong – Fabrice Melquiot pour leur album «Polly».

Cet article a été illustré par un étudiant de la HEAD, dans le cadre d’une collaboration HEAD x TdG
On pourrait croire que ceci explique cela. Pourtant, il s’agit d’une pure coïncidence. Mais qui, pour le coup, nous remplit de joie. Illustratrice de la une de ce journal, Cassandre Tornay a remporté, vendredi, le Prix Töpffer pour la jeune bande dessinée, distinguant un auteur émergent âgé de 15 à 30 ans n’ayant pas encore publié. Avec «Boa», l’étudiante de la HEAD a convaincu le jury, séduit tout à la fois par la démarche poétique de cette histoire d’un dalmatien au cou élastique et d’un garçon aux jambes molles. Atypique, la dimension hybride de son livre, dont les pages se lisent soit en une narration suivie, soit se picorent librement, a pu déconcerter. Mais ce parti pris original a finalement rallié une forte majorité. Déroulant le fil de ses pensées, la Valaisanne de 21 ans garde dans son dessin enlevé la spontanéité du croquis. «Je suis ravie, cette reconnaissance me touche beaucoup. C’était un travail important pour moi, réalisé de manière spontanée», confie l’intéressée, atteinte au Cube du campus de la HEAD où s’est déroulée la remise des prix.
Émotions et musicalité
Récompensant le meilleur album réalisé par un Genevois ou une Genevoise, le Prix Töpffer Genève a pour sa part été décerné à «Polly», mis en images par Isabelle Pralong sur la belle écriture de Fabrice Melquiot. La capacité émotionnelle des dessins et la musicalité du texte ont été remarquées, de même qu’une façon d’approcher l’air du temps avec distance et originalité. Beau récit que cette histoire de genre sensible et forte. Dans un monde où l’on veut tout définir, Polly, qui ne se sent ni garçon ni fille, dérange, forcément. Primé la veille à Paris au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, «Polly» offre une belle symbiose entre des dessins réalisés au pinceau et à la plume dans une palette volontairement réduite et des dialogues qui sonnent juste.
Succédant à Dominique Goblet, lauréate en 2020, Catherine Meurisse, elle, a reçu le Grand Prix Töpffer, qui met en lumière l’ensemble de l’œuvre d’un artiste de bande dessinée francophone pour sa portée remarquable dans le paysage de la bande dessinée actuelle.
Exposition «Prix Töpffer 2021: les nominé-e-s», jusqu’au 6 décembre. 9h-18h. CFP Arts, Rue Necker 2.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.