Les Prix Rodolphe Töpffer font leur mue
Pour la première fois, un Grand Prix a été créé pour récompenser un auteur majeur du neuvième art.

Après vingt ans, passionnants au demeurant, il était temps de tourner un tant soit peu la page. Décernés par la Ville et le Canton, les Prix Rodolphe Töpffer évoluent. Une mue qui voit le Prix international disparaître au profit d'un Grand Prix destiné à mettre en lumière un auteur phare de la bande dessinée actuelle.
Depuis 1997, la manifestation honorait un artiste francophone pour un album paru dans l'année en cours. Au palmarès, des noms aussi prestigieux que Loustal, Bilal, Sfar, Larcenet, Vivès ou plus récemment Catherine Meurisse. Désormais, c'est la totalité d'une œuvre qui est mise en avant. En l'occurrence celle du Français Jean-Christophe Menu, premier lauréat de cette nouvelle récompense, dotée, comme la précédente, d'une somme de 10 000 francs.
Un choix emblématique, effectué par un jury emmené par Blutch, ancien lauréat du Prix international, et dans lequel figuraient notamment Dominique Radrizzani, tête pensante du festival BD-FIL de Lausanne, et Anette Gehrig, directrice du Cartoon Museum de Bâle. Il s'agissait de se prononcer sur la base d'une liste de noms proposés par les nominés aux Prix Töpffer Genève et au Prix de la jeune bande dessinée de ces cinq dernières années. Parmi les auteurs évoqués: Chris Ware, Lorenzo Mattotti et Richard Mc Guire.
Figure clé de la bande dessinée indépendante, Jean-Christophe Menu inaugure en beauté ce Grand Prix qui n'est pas sans rappeler celui du Festival d'Angoulême. «C'est un dynamiteur du médium, un personnage haut en couleur qui a changé l'image de la bande dessinée et a fait progresser cet art vers un côté plus indépendant», éclaire Dominique Berlie, conseiller culturel à la Ville. Dessinateur polymorphe, Menu est aussi réputé pour son activité éditoriale. L'auteur de «Livret de Phamille» fait partie des membres fondateurs de la fameuse maison d'édition française L'Association. «Il a également écrit de nombreux textes critiques sur la bande dessinée», rappelle Dominique Berlie. Bref, une pointure incontestée, à laquelle la Haute École d'art et de design (HEAD) consacre une exposition dans ses nouveaux locaux (av. de Châtelaine 7), à découvrir dès le 4 décembre.
S'ils innovent, les Prix Töpffer confirment aussi, en continuant à distinguer la crème des auteurs locaux et les jeunes pousses en devenir. Pointant la meilleure bande dessinée réalisée dans l'année, le Prix Töpffer Genève a pour nominés Frederik Peeters et son superbe «L'homme gribouillé», Maurane Mazars avec l'émouvant «Acouphènes» et Baladi pour le deuxième épisode de «Décris-Ravage». Résultat proclamé ce vendredi. Le Prix Töpffer de la jeune bande dessinée met pour sa part en avant l'élément le plus prometteur parmi des auteurs locaux de 15 à 30 ans n'ayant encore jamais publié. En lice, Marilyne Emery («Fantômes»), Jehan Khodl («Bermudes» et Hugo Baud («Swimming with sharks»). À noter que ce dernier signe également l'affiche d'une manifestation riche en événements, expositions et rencontres.
Prix Rodolphe Töpffer, du me 28 novembre 2018 au sa 19 janvier 2019. Informations et horaires sur le site www.prixtopffer.ch
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