Quelle formation suggérerais-je à mes enfants? Vendeur? Sûrement pas. Les commerçants helvétiques souffrent toujours plus du franc fort, un phénomène qui serait aussi durable que l'e-commerce. Ils sont d'autant plus incités à travailler avec moins de main-d'œuvre humaine que les robots la remplacent comme jamais. Regardez Migros Vaud: l'automatisation explique en partie l'incroyable réduction de son effectif, selon ses porte-parole. Les détaillants ont beau assurer que le self-scanning, les caisses sans vendeurs et les nouveaux outils ne vont pas biffer des emplois, les chiffres démontrent le contraire.

Vendeur spécialisé? Pourquoi pas, les marchands doivent d'urgence se doter de nouvelles forces commerciales. Pour faire face au franc fort, aux ventes en ligne, il faut en connaître un rayon. Comment convaincre les gens d'acheter dans son échoppe? En misant sur les meilleurs produits? Il est nécessaire de connaître le marché sur le bout des doigts. A l'ère de l'internet, la qualité du service dans un magasin est essentielle. Mais quel service? Le client adore se balader tranquillement entre les étalages sans sentir le souffle d'un commerçant sur sa nuque. Des maisons misent sur des animations gratuites – les centres commerciaux en organisent chaque jour pour attirer les familles. D'autres pensent qu'une personne satisfaite achète davantage – et offrent à manger. D'aucuns livrent eux-mêmes (Migros Genève a lancé en 2016 un service de livraison de fleurs à domicile), font du sur-mesure, reprennent la marchandise quand elle ne plaît pas. Les experts disent que les vendeurs pourraient en faire plus, en s'associant dans des actions de fidélisation, dans la promotion, en variant les canaux de vente.

Il faut aussi savoir suer et composer avec la pression syndicale, qui craint toute extension des horaires. Dernier argument: en Suisse et ailleurs, les principaux employeurs sont, encore et toujours, parmi les détaillants.