Les millions de la traversée du lac font des vagues
Les milieux de la mobilité douce torpillent le crédit requis pour des études.

Les Genevois devront-ils bientôt revoter sur la traversée du lac, dont ils ont inscrit le principe dans la Constitution l'an dernier? Rien n'est encore fait, mais les associations proches de la gauche n'excluent pas un référendum contre le crédit d'étude de 6,3 millions de francs que le Conseil d'Etat a demandé jeudi aux députés. Mardi, face à la presse, l'ATE (Association transports et environnement), actif-trafiC et Pro Vélo ont dit tout le mal qu'ils pensent de la démarche de l'Exécutif. Celui-ci a affirmé ne demander que la somme nécessaire pour monter un dossier à présenter à Berne, afin d'y obtenir une dérogation permettant à Genève de prélever un péage sur le bouclement autoroutier.
Alors que la totalité des études d'avant-projet coûtera 24 millions et que l'ensemble des investigations dépassera les 100 millions, Caroline Marti dénonce un «saucissonnage» de ces montants. «Le Conseil d'Etat cherche ainsi à dissuader le lancement d'un référendum, mais l'égrenage de petits crédits finira par coûter très cher, estime la vice-présidente de l'ATE, également députée PS. Or, si le peuple a voté un principe, il n'a rien dit d'un calendrier, ni d'une priorisation des investissements entre les diverses politiques publiques, ni du coût, ni du mode de financement, ni du choix entre un pont et un tunnel.»
«Verser des millions pour savoir si on pourra nous faire payer un péage, c'est comme si un magasin facturait le fait de savoir si on peut régler en espèces ou par carte, proteste Thibault Schneeberger, d'actif-trafiC. Alors qu'il manque des moyens pour maintenir l'attractivité des TPG, il est scandaleux de payer si cher des études sur un ouvrage qui risque de ne jamais voir le jour: il a déjà fait l'objet de maintes investigations, mais les blocages demeurent! Le conseil consultatif dont je suis membre est ainsi très divisé sur le choix d'un pont ou d'un tunnel.» A Pro Vélo, on s'étonne de la célérité de la dépense. «Il a fallu plus de six ans après la votation pour que les objectifs de l'initiative sur la mobilité douce reçoivent des moyens, pointe Mario Rodriguez, membre du bureau. Le gouvernement reste focalisé sur l'infrastructure routière. Mais qui sème des routes récolte des bouchons!»
«Certaines initiatives plaisent plus que d'autres au Conseil d'Etat, conclut Lisa Mazzone, présidente de l'ATE et conseillère nationale Verte. Je ne vois pas les Chambres accepter un péage. La question d'un référendum contre ce crédit d'étude se pose.»
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