Nouvelle saisonLes marionnettes de Genève entretiennent le lien entre l’humain et l’animal
Douze spectacles à l’affiche du TMG en 2021-2022, avec de nombreuses pépites destinées à tous les publics.

«La prochaine saison? On l’espère plus légère, moins tortueuse.» Pour dire ces mots, Isabelle Matter a abaissé son masque, laissant apparaître un sourire qui est aussi celui d’une sérénité retrouvée. Après une année chamboulée par la pandémie, la directrice du Théâtre des marionnettes de Genève entrevoit le bout du tunnel. Il y a quelques jours, entourée de plusieurs comédiens et metteurs en scène, elle a présenté les nouveaux spectacles à voir dès le mois d’octobre prochain au TMG. Non sans revenir brièvement sur une période délicate, qui a vu l’institution de la rue Rodo entretenir le lien avec son public à travers différentes capsules vidéo mettant en scène les marionnettes de la collection et les coulisses de la création de spectacles.
Créer du sens
En exergue, cette citation de Bruce Lee, qu’on n’attendait pas dans la bouche de la maîtresse des lieux. «Soyez comme l’eau qui fait son chemin à travers les fissures…» Comme l’élément liquide, les gens du TMG ont contourné les obstacles – et ils ont été nombreux durant la saison écoulée – pour rester «un théâtre actif, vivant, qui crée du sens et de la beauté», dixit Isabelle Matter.

Oublions le passé pour considérer l’avenir «en présentiel», selon une terminologie désormais entrée dans le vocabulaire. À l’affiche du TMG en 2021-2022, rien moins que douze spectacles destinés aux enfants dès 2 ans, mais aussi aux ados et aux adultes. Pêle-mêle, des créations, des reprises ou des reprogrammations de pièces annulées en 2020-2021. À vue de nez, beaucoup de pépites, impliquant marionnettes à fils ou de table, théâtre d’objets ou théâtre d’ombres, et questionnant de manière générale les liens entre l’humain et la nature, ou l’humain et l’animal.
Impossible de lister toutes ces productions magnifiquement mises en valeur sur des affiches signées par la graphiste Silvia Francia. On pointera tout de même «Hen», qui ouvre les feux du 8 au 10 octobre. Un spectacle signé Johanny Bert, qui explore les questions d’identité de genre en puisant dans le potentiel transgressif de la marionnette. Autre must, la reprise du 4 au 22 décembre de l’excellent «Tu comprendras quand tu seras grand», de et avec Steven Matthews, pour explorer le grand cirque qu’est l’apprentissage de la vie.

On ne ratera pas non plus «L’appel sauvage», du 14 au 30 janvier 2022. Isabelle Matter adapte et met en scène un texte écrit en 1903 par Jack London au cours de cette création adoptant le point de vue d’un chien s’affranchissant peu à peu du joug de la domestication. Enfin, en passant sous silence d’autres moments prometteurs, on prend rendez-vous avec «Le paradis des chats», du 27 avril au 8 mai. Delphine Barut et Clea Eden adaptent là quatre nouvelles peu connues d’Émile Zola transposées dans un univers animalier qui n’empêche pas de disséquer les travers de la nature humaine.
À signaler enfin un stage inédit de chorale marionnettique, au cours duquel le public est invité à construire un personnage et à l’animer… en chantant. Ce sera en juin et juillet 2022, et on aura l’occasion d’en reparler.
Rens: www.marionnettes.ch
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.