Les insectes du musée Baur à la loupe
Les visites guidées indépendantes d'Andréa Villat proposent de jeter un regard neuf sur les collections genevoises.
Dix personnes, c'est le nombre adéquat. Une visite guidée de la Fondation Baur doit se déguster avec délicatesse. Non seulement les splendides collections de porcelaine craignent les éléphants indélicats, mais pour être bien comprises, les explications requièrent un minimum d'attention. Andréa Villat a donc limité à dix le nombre des participants à son atelier Un été au microscope, la représentation des insectes dans les arts d'Edo à travers les Collections Baur, dimanche après-midi.
Des femmes en grande majorité (8 sur 10) comme souvent dans ce type de loisir culturel; et parmi les hommes, un connaisseur, qui «fréquente la collection depuis vingt-cinq ans» et «apprécie beaucoup le regard neuf proposé» par la jeune historienne de l'art dans ses visites guidées indépendantes. «Pour l'instant, je les organise en français et, sur demande, en anglais, mais à terme, j'aimerais les offrir aussi en japonais», commente Andréa Villat. A la Fondation Baur bien sûr, mais aussi au Musée d'art et d'histoire. «De gros efforts de médiation culturelle ont été effectués pour se rapprocher des enfants ou des gens qui ne vont pas dans les musées. On en oublie un peu les adultes qui aiment y aller, mais ont envie d'apprendre quelque chose de nouveau. Les visites guidées sont restées extrêmement classiques», constate la jeune femme. Elle suggère depuis l'an dernier une approche qui séduit ses auditeurs: chacune de ses visites affiche complet et même les spécialistes sont enchantés.
On se penchait dimanche sur les insectes qui, durant l'été, pullulent au Japon. Pour de vrai. Ils abondent aussi dans les représentations artistiques de la période d'Edo (1603-1868): libellules, papillons, mouches, mais aussi cigales, araignées, vers de terre et mantes religieuses. L'usage de la loupe, des lunettes et du microscope, importés d'Europe - des Pays-Bas plus précisément - a permis aux artistiques d'accéder, dans leurs décors, à une précision stupéfiante. Si belles que soient ces représentations, elles n'ont pas que l'esthétique comme finalité. «Les artistes voulaient aller au cœur des choses, capter la réalité des insectes, mais aussi des fleurs ou des rochers», explique Andrea Villat. Cela tient à l'idée philosophique que se font les Japonais de la nature, teintée d'animisme. Une dimension que cette visite a permis de mettre en valeur.
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