Les gestes qui sauvent s'apprennent avec les pros de l'urgence
Jamais jusqu'ici on avait organisé à Genève une sensibilisation du grand public au feu. Et singulièrement à l'attitude à avoir devant un incendie domestique. Reportage.
C'était samedi, on y était, en coup de vent, juste pour se persuader que la chose avait du sens. Elle en avait, et même drôlement. Les inscrits – une bonne centaine – n'ont pas manqué leur journée d'initiation aux «gestes qui sauvent».
Sauver qui? Soi-même quand le feu éclate dans l'appartement, quand l'allée de son immeuble est envahie par la fumée; son voisin, quand il fait un arrêt cardiaque; son enfant, quand il montre des signes d'étouffement. Des situations d'urgence vitale, dans les minutes précédant l'arrivée des secours, faisant du simple citoyen le premier répondant de la chaîne de secours qui se met en place.
Cette posture s'apprend, s'entraîne et se discute avec les formateurs. En l'occurrence des femmes et des hommes de terrain, des pros de l'urgence, des ambulanciers et ambulancières du Service d'incendie et de secours (SIS), des pompiers du même corps professionnel.
L'un d'eux joue, à sa manière détendue, les démonstrateurs de salon des arts ménagers. Il met le feu à une casserole oubliée sur la plaque et invite les participants à l'éteindre. Comment? Avec une serpillière, «humidifiée mais bien essorée». De l'eau mais pas trop, afin d'éviter la sur-propagation. On écoute le spécialiste expliquer les propriétés vicieuses de ce feu domestique, on suit ses conseils, on répète plusieurs fois le geste de l'extinction artisanale.
Un peu plus loin dans la caserne, dans ce couloir étroit qui mène aux ateliers, entre sellerie et menuiserie, un groupe de six personnes vient d'entrer dans le champ d'une fumée aveuglante. «Bon voyage», leur annonce en souriant le sergent instructeur qui surveille la désorientation collective de sa classe. Sensibilisation par la mise en pratique. On gagne du temps dans la compréhension des événements qui peuvent conduire à des drames humains.
Les gens repartent avec deux dépliants qu'il faudrait distribuer chaque jour dans toutes les grandes surfaces. Le récapitulatif des attitudes à avoir, des décisions à prendre, des gestes à exécuter en cas d'incendie et en cas d'urgences médicales.
On remercie le SIS pour sa pédagogie réellement utile à destination du grand public. La double session de samedi était réservée aux adultes. Il fallait avoir 18 ans révolus. Or, un enfant de dix ans peut lui aussi sauver des vies, la sienne et celle des autres, en pratiquant un massage cardiaque, en s'auto-évacuant avec les siens et en refermant la porte derrière lui.
Cette journée en annonce d'autres, sans limite d'âges, on l'espère. Il faut du personnel qualifié pour cela, des moyens réels et le soutien réaffirmé de ceux qui croient dans ce travail de prévention concrète. On se réjouit déjà d'annoncer la prochaine journée «qui sauve».
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