Drame des migrantsLes frontières se ferment en Europe centrale
Épuisés, les réfugiés fuyant la guerre tentent de rejoindre l'Europe occidentale, tandis que les Balkans et l'Europe centrale se barricadent.
L'Europe balkanique et centrale fermait ses frontières vendredi pour empêcher les passages de migrants qui ont fait bondir de 85% le nombre de demandeurs d'asile dans l'UE au deuxième trimestre 2015. Débordée, la Croatie a annoncé qu'elle n'était plus en mesure de contrôler l'afflux et qu'elle laisserait simplement les migrants poursuivre leur périple.
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Zagreb, qui se dit débordée par des arrivées massives sur son territoire, acheminait les candidats à l'exil par bus vers la Hongrie, dont certains ont déjà pu traverser la frontière.
22 bus passent en Hongrie
Les soldats hongrois ont barré la route avec deux véhicules équipés de mitrailleuses, les migrants sont descendus des autocars croates pour embarquer à bord d'autocars hongrois. Ils ont été conduits dans deux centres d'enregistrement proches de la frontière autrichienne, a indiqué la police.
Celle-ci a précisé dans un communiqué qu'elle allait procéder à l'enregistrement de ces demandeurs d'asile, sans autres précisions. Budapest a accusé les autorités croates d'encourager les migrants à violer la loi en franchissant «illégalement» sa frontière. Un correspondant de l'AFP a compté 22 bus d'une soixantaine de migrants, dont des femmes et des enfants.
Budapest proteste
L'entrée de ces migrants en Hongrie intervient alors que le premier ministre hongrois Viktor Orban avait annoncé dans la matinée la pose d'une nouvelle clôture de barbelés à la frontière avec la Croatie. Budapest envisage de faire de même avec la Roumanie pour stopper le flux de personnes qui fuient notamment les guerres en Syrie et Irak, et convergent vers l'Europe du Nord, en train, en bus ou à pied.
De son côté, la Croatie a compté depuis mercredi matin 15'400 migrants entrés sur son territoire par la Serbie. «Saturée», elle a annoncé la fermeture «jusqu'à nouvel ordre» de sept postes frontière sur huit.
A Tovarnik, petite gare croate près de la frontière serbe, des milliers de personnes arrivées à pied ou en bus ont campé dans les champs dans l'attente du départ d'un train.
«La situation est assez dramatique. Les gens sont en colère. Si un train ne part pas, ils vont commencer à se battre» a mis en garde le directeur des urgences de l'ONG Human Rights Watch, Peter Bouckaert. Il a aussi dit craindre que certains n'aboutissent sur des terrains minés depuis la guerre des Balkans.
La Slovénie veut renvoyer les migrants en Croatie
La Slovénie, membre de l'UE et de l'espace Schengen, qui ne compte que deux millions d'habitants, se préparait aussi à recevoir le flux des migrants détourné par les barrières érigées par les pays voisins.
Un premier groupe de 150 personnes arrivé en train dans la nuit de Zagreb a été intercepté. Après avoir essayé en vain de les refouler, les autorités slovènes les ont transportés dans un centre d'accueil, «dans l'attente d'un accord sur une procédure de retour en Croatie».
L'UE toujours divisée
L'évolution de la crise migratoire dans cette partie de l'Europe maintient la pression sur l'UE, dont les dirigeants se retrouvent mercredi à Bruxelles pour tenter de surmonter leurs divisions, au lendemain d'une rencontre des ministres de l'Intérieur.
Le commissaire à l'Elargissement de l'UE Johannes Hahn a assuré les pays des Balkans du soutien de l'Europe. «Vous êtes aussi des victimes de cette situation et nous ne vous abandonnerons pas», a-t-il déclaré à Skopje devant le Parlement macédonien.
Les Etats membres de l'UE ont reçu 213'000 demandes d'asile d'avril à juin 2015, soit une hausse de 85% par rapport au nombre de requêtes déposées au deuxième trimestre 2014, selon des chiffres publiés vendredi par l'Agence de statistiques Eurostat. Les deux principales nationalités représentées sont les Syriens et les Afghans.
«Vote à la majorité»
Vendredi, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a brandi la menace d'un «vote à la majorité» dans l'UE pour imposer aux pays récalcitrants, comme la Hongrie, une répartition des réfugiés.
La Suisse entend de son côté soulager l'Italie et la Grèce en accueillant jusqu'à 1500 requérants d'asile enregistrés dans ces pays.
En Méditerranée, une fillette syrienne de quatre ans est encore morte noyée au large des côtes turques dans le naufrage d'une embarcation qui tentait de rejoindre la Grèce.
AFP
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