ManifestationLes frontaliers veulent pouvoir choisir leur assurance maladie
Plus de 3000 frontaliers proches de Neuchâtel demandent à pouvoir continuer à souscrire une assurance maladie privée, plutôt que de s'affilier à la Sécu française comme le gouvernement veut les y contraindre.

Les manifestants étaient 2500 à 3500 à Pontarlier (Doubs), à une dizaine de kilomètres de la frontière suisse, selon la police et le Collectif «Frontaliers ou bien?».
Ils portaient des banderoles proclamant «Touche pas à mon pouvoir d'achat» ou «Oui au libre choix». Plusieurs élus locaux, de droite comme de gauche, s'étaient joints au cortège. Deux autres manifestations de moindre importance, sur le même thème, ont rassemblé de 110 à 300 protestataires à Ensisheim (Haut-Rhin) et 400 à 500 à Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie), selon les organisateurs et la gendarmerie.
Les manifestants demandaient le maintien du régime dérogatoire qui permet aux 137'000 Français employés en Suisse de pouvoir choisir entre l'assurance maladie française, celle de la Suisse ou une assurance privée. La plupart des travailleurs concernés (84%) ont opté pour l'assurance privée, souvent moins onéreuse (du moins pour les plus jeunes), ce qui prive de recettes l'assurance maladie en France et a conduit le gouvernement français à annoncer qu'il supprimerait ce «droit d'option» au 31 mai 2014, obligeant ainsi tous les frontaliers à cotiser à la Sécu française.
Diminution de la protection
«Il sera difficile pour la Sécurité sociale française d'intégrer la spécificité du travailleur frontalier et celui-ci paiera plus, entre 200 et 400 euros chaque mois, pour une protection moindre», estime Valérie Pagnot, membre du collectif et de L'Amicale des Frontaliers du Doubs.Par ailleurs, cette mesure «risque d'impacter le pouvoir d'achat dans les zones frontalières et donc d'impacter directement notre économie», souligne-t-elle, craignant que «le statut de frontalier perde de son attractivité».
Quelque 500 à 1000 emplois dans le secteur des assurances privées pourraient en outre être menacés, a-t-elle ajouté. En septembre 2012, la parution de plusieurs articles de presse non démentis, faisant état de la volonté du gouvernement de mettre fin dès 2013 (au lieu de 2014) au «droit d'option», avait provoqué l'opposition des frontaliers. Mais le gouvernement avait finalement renoncé.
En avançant la date de fin de ce régime dérogatoire, le gouvernement aurait pu compter dès 2013 sur quelque 400 millions d'euros de recettes supplémentaires. Le collectif «Frontaliers ou bien?» affirme représenter quelque 50.000 travailleurs frontaliers, d'après Mme Pagnot.
AFP
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