Les Fêtes restent autofinancées sur onze jours
Le peuple rejette l'initiative Barth. Le contreprojet de la Ville est accepté. Les forains ne partiront pas à Plainpalais

C'est une première défaite dans les urnes pour Jean Barth. Son initiative pour des Fêtes plus courtes et plus conviviales est nettement rejetée, à 54,5%*. Elle proposait de réduire les Fêtes de Genève à sept jours, de déplacer les forains majoritairement à Plainpalais, et que le concept soit agréé par un comité désigné par la Ville.
En revanche, le contre-projet défendu par les autorités municipales est accepté à 54,6%*. Il ancre des Fêtes d'une durée de onze jours et qui devront s'autofinancer. «Un score étonnamment bon dans ce contexte chaotique», relève le magistrat chargé de la Culture et du Sport, Sami Kanaan.
Ce n'est pas totalement une défaite, commente Jean Barth, puisque la voix du peuple s'est exprimée (lire son interview ci-dessous). Ensemble à Gauche, le seul parti qui soutenait l'initiative, regrette le résultat dans un communiqué. «Toutefois, au vu des derniers développements (fiascos financiers, annulation de l'édition 2018), la demande de retirer la gestion du projet des mains de Genève Tourisme reste d'actualité. Les citoyens qui se sont exprimés en faveur de l'initiative montrent que le concept démesuré qui a prévalu jusqu'ici a fait son temps.» Genève Tourisme ne souhaite pas commenter les résultats de la votation et indique simplement en «prendre acte». La fondation n'avait pas donné de consigne de vote. «On attend les résultats des états généraux du tourisme», indique seulement sa porte-parole, Lucie Gerber. Ils se tiendront le 15 mai.
Le vote a de premières conséquences financières, comme le rappelle le magistrat chargé de l'Environnement urbain, Guillaume Barazzone: «La manifestation ne pourra pas être subventionnée. Il faudra tenir compte de ce signal populaire lors des états généraux du tourisme. La discussion ne doit pas se limiter aux Fêtes de Genève: le domaine public peut être le levier de concepts nouveaux.» L'élu PDC annonce d'ailleurs pour l'été 2018 une animation éphémère de deux mois sur la Rive gauche.
Les forains, menacés d'exil sur la plaine de Plainpalais, sont «super heureux», réagit Willy Bourquin, doyen des forains de Genève. «Notre profession était en péril. Or on a toujours respecté les horaires de fermeture.»
Du côté des partis qui soutenaient le contre-projet, Olivier Gurtner, conseiller municipal socialiste, a la victoire modeste: «Je commence par dire bravo à l'initiative d'avoir soulevé un certain nombre de questions. Le peuple a choisi le compromis, c'est un bon message à l'adresse de Pierre Maudet (ndlr: le ministre de tutelle du tourisme), qui estimait que le vote était devenu inutile.» Ce dernier ne se prononce pas «sur le résultat d'une votation municipale».
Selon un communiqué de l'UDC, le contre-projet était «à l'évidence, la solution la plus équitable. D'une part, la durée des Fêtes doit permettre aux commerçants de rentabiliser leur emplacement (…). D'autre part, la charge financière de l'organisation sera supportée par Genève Tourisme. Sans oublier le confort des habitants des Eaux-Vives.» Rien n'est dit en revanche sur ceux des Pâquis…
Ce vote représente «un message de vie» pour le PDC, qui s'exprime par la voix de son chef de groupe, Alain de Kalbermatten. Celui-ci se dit «extrêmement satisfait». «Les Genevois ont encore envie d'animation. On a posé un cadre, maintenant c'est à Genève Tourisme de se retrousser les manches.» Jean-Philippe Haas, conseiller municipal MCG, souligne lui «les contrevérités de Jean Barth et l'amalgame sur les nuisances générées par toutes les manifestations autour de la rade, pas seulement les Fêtes».
Enfin, les deux partis soutenant le double non encaissent. Pour Sophie Courvoisier, conseillère municipale PLR, le succès du contre-projet «est un moindre mal. Nous sommes déçus car, selon nous, des Fêtes sur onze jours ne sont économiquement pas viables.» De son côté, Marjorie de Chastonay, présidente de la section Ville de Genève des Verts, regrette que le débat ne soit pas resté ouvert, «car le contre-projet n'est pas idéal, notamment en termes d'accessibilité au domaine public». *Chiffres provisoires.
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