Les Fêtes de Genève sous la loupe de l'Etat
Le Service cantonal d'audit interne est chargé d'analyser la gestion déficitaire de l'édition 2016 par Genève Tourisme

Décidément, les Fêtes de Genève version 2016, alias Geneva Lake Festival, n'ont pas fini de faire parler d'elles. Elles intéressent de près l'Etat, qui a mandaté en ce début d'année son Service d'audit interne, a appris la Tribune de Genève. Le Département de la sécurité et de l'économie, autorité de tutelle de Genève Tourisme, demande que la lumière soit faite sur la gestion financière des Fêtes de l'année dernière. En cause: les frais liés au nouveau concept.
Un déficit «scandaleux»
Révélées par Le Temps, les pertes pour l'édition 2016 s'élèvent à 3,2 millions, soit 60% de plus que les 2 millions de déficit initialement prévus. De quoi mettre potentiellement en péril l'édition 2017. L'annonce ne manque pas de susciter de vives réactions dans le landerneau politique genevois. Raymond Wicky, député PLR au Grand Conseil, crie au «scandale» et met en doute le choix du Parisien Emmanuel Mongon comme producteur exécutif du Geneva Lake Festival. En septembre 2016 déjà, le député interpellait le Conseil d'Etat à ce sujet. Demandant notamment quel était le budget 2016 du Geneva Lake Festival. Ainsi que le résultat des comptes. Il questionnait aussi «les liens contractuels entre Genève Tourisme et le mandataire externe, Emmanuel Mongon».
Autant de questions que se pose visiblement le Canton, mais aussi la Ville. En effet, selon nos informations, leurs représentants au conseil de fondation s'étaient refusé à voter le budget 2016 des Fêtes. Ne faisant aucun commentaire sur la gestion par la fondation, le maire PDC Guillaume Barazzone se contente de souligner qu'«il est important que les Fêtes se tiennent en 2017. Pour le public mais aussi dans le contexte de l'initiative municipale» sur laquelle le peuple se prononcera en fin d'année. Intitulé «Pour des Fêtes de Genève plus courtes et conviviales», le texte propose notamment de limiter la durée des Fêtes à une semaine. Le Conseil administratif de la Ville de Genève s'étant prononcé contre ce projet, Guillaume Barazzone met en garde: «Le public va juger l'organisateur sur la prochaine édition. Il faut continuer sur le processus d'amélioration lancé en 2016.»
Contacté, Genève Tourisme ne commente ni le déficit ni l'audit. Et évoque une conférence de presse à la fin du mois. A cette occasion, la fondation rappellera peut-être avoir émis des craintes quant aux conditions imposées par la Ville. En automne 2015, «pour limiter les nuisances», la Municipalité, qui met gratuitement à disposition le domaine public, avait en effet contraint Genève Tourisme à réduire la voilure en diminuant la durée des Fêtes de vingt-cinq à dix jours ainsi que l'emprise sur l'espace public. «Avec ces nouvelles conditions, l'édition de 2016 n'atteindra pas l'équilibre financier», avait prédit la présidence de l'époque.
Résultat peu convaincant
Reste la question de la pression des autorités publiques dans la gestion des affaires d'une fondation privée. Car, comme le rappelait dans nos colonnes Vincent Dubi, directeur marketing de la structure, «le financement de Genève Tourisme est assuré à deux tiers par le produit des nuitées et un tiers par la taxe touristique». Et non par des subventions. «La taxe touristique est versée par les commerçants, les restaurants. Ce sont des deniers publics! estime pour sa part le conseiller municipal MCG Pascal Spuhler. Ils ont eu les yeux plus gros que le ventre.» Pour un résultat peu convaincant, à en croire le conseiller municipal UDC Eric Bertinat: «A part un titre en anglais et des stands de nourriture plus exotiques, il n'y avait aucune créativité.»
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.