Journée des droits des femmes (direct)Utilisation de balles en caoutchouc lors d’une manifestation à Bâle
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Pour la Journée internationale des droits des femmes, le chef de l’ONU a exhorté mercredi à faire d’internet un monde virtuel «sûr» et non «toxique» pour celles qui sont les premières cibles de la «haine» et d'«agressions» en ligne.
«La violence en meute et en ligne est une attaque directe contre la démocratie qui censure de fait les femmes, les harcèle et émousse l’ambition des filles à devenir des dirigeantes», a écrit Antonio Guterres dans un discours lu devant des milliers de déléguées réunies plusieurs jours au siège de l’ONU à New York pour la Commission sur la condition de la femme (CSW).
Le secrétaire général des Nations unies, qui avait ouvert lundi cette 67e session de la CSW en dénonçant les inégalités mondiales croissantes entre les femmes et les hommes, était en Ukraine mardi et mercredi. «Nous devons faire en sorte que le monde en ligne soit sûr pour les femmes et les filles», a-t-il exhorté, son organisation internationale se voulant à la pointe de la lutte contre les violences faites aux femmes, partout sur la planète.
«Des pans entiers d’internet deviennent des amplificateurs toxiques de haine, d’agression et de harcèlement et les premières cibles en sont les femmes et les filles», a encore tonné le diplomate.
Antonio Guterres a fustigé les «technologies numériques qui fournissent de nouveaux outils pour contrôler, faire du mal, réduire au silence et discréditer les femmes, y compris celles qui ont une vie publique». Il a appelé les gouvernements, les régulateurs et les entreprises technologiques à mettre en place des mesures de protection «pour créer un environnement numérique sûr et demander des comptes aux harceleurs, aux agresseurs».
Mary Simon, la gouverneure générale du Canada, représentante officielle du roi Charles III et première femme autochtone à occuper ce poste, a dénoncé mercredi à l’occasion de la Journée internationale des femmes, la haine en ligne à leur égard.
Nommée à ce poste en juillet 2021, cette Inuite du Nunavik (nord du nord du Québec), reçoit elle-même chaque jour de nombreux commentaires et insultes, critiquant son apparence physique ou ses origines, a-t-elle déclaré.
Pour appuyer son cri d’alarme, Mary Simon, 75 ans, a publié un extrait des messages qu’elle reçoit, en les compilant dans une vidéo sur Instagram: «morceau de viande sans intérêt», «regardez ce visage, une vraie gloutonne !», ou «tellement loin de sa réserve, et elle en profite!», peut-on ainsi lire.
Citant en particulier les femmes occupant des postes de haut niveau, les femmes célèbres, les femmes et les filles autochtones, celles issues de minorités ethniques et les personnes LGBT+, la gouverneure générale a affirmé que celles-ci recevaient «chaque jour des menaces sur internet et sur les médias sociaux, ainsi que dans leur vie quotidienne».
Plaidant pour des «espaces numériques sûrs pour toutes les femmes», Mary Simon a souligné que ces dernières sont visées par des campagnes de désinformation et particulièrement ciblées par des attaques en ligne.
L’ancienne militante pour les droits des autochtones s’est aussi dit en désaccord avec ceux qui affirment que les «femmes devraient simplement apprendre à se faire une carapace» et ceux qui estiment que «les insultes en ligne font partie du métier d’une personnalité publique». «De pareilles insultes, proférées de vive voix, seraient condamnées», a-t-elle pointé.
Des affrontements avec la police ont eu lieu mercredi à Bâle lors d’une manifestation d’environ 150 personnes à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. La police a fait usage de balles en caoutchouc.
La manifestation, dédiée la «Journée de lutte féministe queer», n’avait pas été autorisée par les autorités. La police s’est d’abord rendue avec un grand nombre d’agents au point de départ prévu, la Barfüsserplatz, et l’a bouclée, a observé une journaliste de l’agence de presse Keystone-ATS sur place.
Les manifestants ont toutefois évité la Barfüsserplatz et se sont regroupés à la place Saint-Pierre. La police y a encerclé les participants, avant que des débordements ne produisent, entraînant l’usage de balles en caoutchouc.
Spray au poivre à Winterthour
Des rassemblements non autorisés se sont aussi produits à Winterthour (ZH) et Berne. Dans la Ville fédérale, quelque 500 personnes ont manifesté. Aucun incident n’avait été signalé vers 22h.
A Winterthour, environ 200 personnes, en majorité des femmes, ont manifesté pacifiquement, avant que quelques individus tentent de forcer un barrage des forces de l’ordre, a annoncé la police municipale. Celle-ci a fait usage de spray au poivre, et le rassemblement a fini par se disperser. Les dégâts sont mineurs.
Ce 8 mars a ressemblé à la «répétition générale» de la Grève féministe du 14 juin. L’appel à une mobilisation massive pour cette date a été lancé par les manifestants et manifestantes dans plusieurs villes en Suisse mercredi.
Le mauve s’est à nouveau affiché dans les villes suisses ce 8 mars, malgré une météo maussade. En l’absence d’une manifestation nationale, différentes actions décentralisées étaient organisées, notamment à, Lausanne, Genève, Fribourg, Neuchâtel, Delémont ou encore Berne, St-Gall, Schaffhouse et Winterthour côté alémanique.
Côté romand, le Collectif de la grève féministe Vaud s’est notamment mobilisé. Elles étaient environ 2000 en soirée sur la place de la Riponne. A Genève, quelque 1200 personnes ont aussi bruyamment manifesté en fin de journée. «La lutte sera encore longue, partout les droits des femmes sont remis en question. Nous nous mobilisons pour faire bouger les choses», a déclaré une des organisatrices.

Pour la coordination romande de la Grève féministe, la journée a été l’occasion de protester contre les injustices, les inégalités et les discriminations, mais surtout de lancer «haut et fort l’appel à une nouvelle grande grève féministe le 14 juin», écrit l’organisation sur son site en ligne.
Cette date marque l’inscription de l’égalité femme-homme dans la Constitution en 1981, ainsi que les grandes grèves des femmes de 1991 et 2019, années où un demi-million de manifestantes sont descendues dans la rue en Suisse.
Dix revendications
À l’échelle nationale, le collectif a tenu ses assises samedi. Le manifeste qui en a éclos développe dix revendications, notamment la refonte de l’AVS via un système à un seul pilier, le renforcement de la loi sur l’égalité, un congé parental d’au moins un an par personne et par enfant, des mesures systématiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ou encore le droit à l’avortement libre et gratuit.
La veille, pour son premier discours au Conseil de sécurité de l’ONU à New York, le président de la Confédération Alain Berset a rappelé que les femmes sont incontournables pour une paix durable.
«La paix durable sera construite par et avec les femmes, ou n’existera simplement pas», a-t-il affirmé lors d’un débat pour anticiper les 25 ans, dans deux ans, de la résolution «Femmes, paix et sécurité».
«La parole s’est libérée»
La nouvelle conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider ne trouve elle pas triste qu’il faille revenir chaque année sur la situation des femmes. «La première fois que j’ai pris part à une grève féministe, c’était en 1991. Cela paraissait presque un peu exotique. Depuis lors, la parole s’est libérée, par rapport aux parcours de vie, mais aussi pour dénoncer des souffrances, que ce soit avec le mouvement #MeToo, le travail d’introspection au sein de l’Eglise ou ailleurs. Il faut maintenir cette journée», a -t-elle affirmé.

La ministre de la justice n’exclut d’ailleurs pas de participer à la prochaine grève des femmes. «Je ne sais pas encore, mais possiblement, si ma participation a du sens et qu’elle peut être utile à la cause, justement», a-t-elle déclaré.
«Beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire – restons dans le coup!", a tweeté pour sa part sa collègue, la ministre de la Défense Viola Amherd.
Femmes au Parlement suisse
Pour la première fois en Suisse, la présidence du Conseil des Etats est entièrement féminine, a salué mercredi Brigitte Häberli-Koller (Centre/TG). «Cette constellation est une première dans notre pays», a-t-elle déclaré, faisant référence à ses vice-présidentes Eva Herzog (PS/BS) et Lisa Mazzone (Vert-e-s/GE).

Si la part de femmes au National est de 42%, elle ne s’élève qu’à 28% au Conseil des Etats, a noté la présidente. Elle espère que de nombreuses femmes vont être candidates et élues lors des élections fédérales de cet automne.
Le canton de Neuchâtel fait mieux également: la part des femmes représentées dans les commissions, sous-commissions, conseils, organes et groupes de travail nommées par le Conseil d’Etat progresse. A fin 2022, la représentation féminine atteignait 41%, soit une progression de 10 points par rapport à la précédente législature.
Vaud, action en rouge
L’antenne vaudoise du Syndicat suisse des services publics (SSP-Vaud) a profité du 8 mars pour relancer sa campagne «#encolèretantquilfaudra». Les enseignantes et enseignants étaient invités à s’habiller en rouge pour dire stop aux inégalités dans les écoles et ailleurs. Cette action se répétera chaque mercredi au moins jusqu’au 14 juin.
C’est dans l’enseignement primaire, où les femmes représentent 90% du corps enseignant, que les salaires sont les plus bas. Le travail à temps partiel reste en outre plus répandu chez les femmes, ce qui a un impact important non seulement sur le salaire, mais aussi sur les retraites.
Le syndicat Unia a soutenu pour sa part les actions dans les entreprises. «Les femmes sont prêtes pour la grève du 14 juin, car ces dernières années, les choses ont reculé pour ce qui est des salaires, des rentes et de la répartition du travail rémunéré et non rémunéré», ajoute encore Unia.
Une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) montre que les revendications salariales des syndicats ne sont de loin pas dénuées de fondement. La Suisse a perdu six places en un an dans un classement international de l’égalité professionnelle et se retrouve au 20e rang des 33 pays évalués par l’OCDE.
Quelque 1200 personnes ont bruyamment manifesté mercredi en fin de journée dans les rues de Genève pour la Journée internationale de luttes pour les droits des femmes. «En route pour la grève féministe du 14 juin 2023», pouvait-on lire sur la banderole de tête.
«La lutte sera encore longue, partout les droits des femmes sont remis en question. Nous nous mobilisons pour faire bouger les choses», a déclaré une des organisatrices au début de la manifestation devant environ 700 personnes. Au nom du Collectif de la grève féministe et les commissions féministes des syndicats, elle a appelé à participer à la grève féministe du 14 juin prochain.
Lire également: Dans la rue contre «l’oppression cis-hétéro-patriarcale»
«Grève et mobilisation, c’est ça la solution», ont scandé les manifestants au son des tambours, placés à l’avant du cortège. «Rage féministe», «On ne tue pas par amour», «Femme, vie, liberté», pouvait-on lire sur des pancartes, tandis que le défilé quittait les abords de la gare de Cornavin pour rejoindre la plaine de Plainpalais, en faisant des haltes marquées par des prises de parole.
«Brûler le patriarcat»
Au bord du Rhône, des oratrices ont rappelé que «le machisme tue» au Pérou, en Iran et en Afghanistant, mais aussi dans de nombreux autres pays. «On est femme et fière et féministe et en colère» et «Le 14 juin, on bloque la Suisse; le 14 juin, c’est grève féministe» ont résonné dans les Rues Basses où de nombreuses personnes ont rejoint la manifestation, qui a quasiment doublé de taille.

Sur le parvis du Grand Théâtre, les deux initiatives de l’UDC qui remettent en cause le droit à l’avortement en Suisse ont été vivement critiquées. A la plaine de Plainpalais, une syndicaliste a dénoncé la motion Ettlin, qui supprime le salaire minimum pourtant voté par la population genevoise. La manifestation s’est terminée par un feu destiné à «brûler le patriarcat».
«Dispositif disproportionné»
Mardi soir, quelque 150 femmes avaient manifesté à l’appel du Collectif 8 mars pour un féminisme révolutionnaire. Non autorisé, le rassemblement a commencé dans le quartier de St-Gervais et s’est terminé à la place des volontaires trois heures plus tard. La Coordination genevoise pour le droit de manifester a dénoncé mercredi un dispositif policier disproportionné.
De Kaboul à Bangkok, les femmes du monde entier manifestent mercredi pour leurs droits, bafoués en divers endroits de la planète, entre talibans au pouvoir en Afghanistan, répression de la contestation en Iran, féminicides ou remise en cause du droit à l’avortement.
Au Pakistan, pays très conservateur et patriarcal, les femmes sont descendues dans les rues par milliers malgré les tentatives des autorités de plusieurs villes d’empêcher ces marches, où sont évoqués des sujets souvent tabous comme le divorce, le harcèlement sexuel ou les menstruations.
«Nous n’allons plus nous asseoir en silence. C’est notre jour, c’est notre heure», a résumé Rabail Akhtar, une enseignante à Lahore. «Pourquoi ont-ils tellement peur que les femmes défendent leurs droits ?", a surenchéri Soheila Afzal, une graphiste.
En Afghanistan, «pays le plus répressif au monde en ce qui concerne les droits des femmes», selon Rosa Otounbaïeva, cheffe de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua), elles étaient une vingtaine à manifester à Kaboul, a constaté l’AFP.

Depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, «les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique» dans ce pays, a déploré lundi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres qui, plus généralement, s’est inquiété que «l’égalité entre les sexes s’éloigne de plus en plus» dans le monde.
«Au rythme actuel, (l’organisation) ONU Femmes la fixe à dans 300 ans», a-t-il affirmé.
Lors d’un sommet Forbes organisé à Abou Fhabi, l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a souligné que «les femmes et les enfants étaient les principales victimes des conflits et du changement climatique» et «qu’aucun endroit (...) nous le montre de façon plus dramatique aujourd’hui que l’Ukraine».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’ailleurs tenu à rendre hommage mercredi aux femmes «qui ont sacrifié leur vie» depuis le début de l’invasion russe il y a un an. Son homologue russe Vladimir Poutine a, lui, célébré les femmes qui «accomplissent leur devoir» notamment militaire.
Sanctions inédites
Démarche symbolique et inédite à la veille du 8 mars, l’Union européenne avait adopté mardi des sanctions contre des individus responsables de violations des droits des femmes dans six pays dont le ministre taliban de l’Enseignement supérieur Neda Mohammad Nadeem alors que les Afghanes n’ont plus le droit d’aller à l’université ou dans l’enseignement secondaire.
Le Royaume-Uni a imité l’UE mercredi en gelant les actifs et interdisant de séjour plusieurs individus et entités responsables de violences envers les femmes en Iran, en Syrie, au Soudan du Sud et en République centrafricaine.
«Nous luttons contre un patriarcat qui se bat sans répit contre nos droits, comme l’avortement, que nous avons obtenus en nous battant»
Dans l’Irlande voisine, le gouvernement a lui annoncé que la population allait se prononcer par référendum en novembre sur le retrait de la Constitution d’articles considérés comme «dépassés» sur la place des femmes, censées être «à la maison», vestiges d’une époque où le pays se trouvait sous l’influence d’une branche très puritaine de l’Eglise catholique.
Ailleurs en Europe, des rassemblements sont organisés à travers l’Espagne, où une marée violette est attendue à Madrid en fin de journée, ou en France, pays dans lequel la contestation est notamment placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites, accusée d’être injuste envers les femmes.
En Turquie, qui détient une moyenne d’un féminicide par jour et où trois femmes ont été tuées mercredi selon les médias locaux, une manifestation est prévue autour de la place Taksim d’Istanbul, malgré son interdiction par les autorités.
Féminicides
A Cuba, faute de pouvoir manifester librement, les organisations féministes indépendantes contourneront pour leur part les célébrations officielles en se mobilisant via une «manifestation virtuelle» sur les réseaux sociaux où elles sensibiliseront notamment sur les féminicides.
Tandis qu’au Mexique, c’est avec les slogans «Plus une seule femme assassinée» et «Contre la violence masculine et le travail précaire» que les manifestants défileront dans les principales villes du pays, où 969 féminicides ont été recensés officiellement en 2022.
Même mot d’ordre en Colombie où des rassemblements sont prévus pour réclamer des mesures contre l’augmentation du nombre de féminicides, passé de 182 en 2020 à 614 l’année dernière, selon les données du ministère public.
Les féministes se mobilisent aussi tout particulièrement à travers le monde pour défendre le droit à l’avortement, remis en cause en particulier aux Etats-Unis par la décision de la Cour suprême de révoquer en juin l’arrêt «Roe v. Wade» de 1973 garantissant ce droit.

«Nous luttons contre (...) un patriarcat (...) qui se bat sans répit contre nos droits, comme l’avortement, que nous avons obtenus en nous battant», clame le manifeste de la marche madrilène.
Une organisation hongkongaise de défense des droits des femmes a annoncé mercredi avoir annulé une manifestation après que ses membres aient été convoqués à plusieurs reprises par la police, qui avait – fait rare – autorisé le rassemblement.
L’Association des travailleuses de Hong Kong (HKWWA) avait été autorisée à organiser une manifestation le 5 mars, mais elle l’a brusquement annulé la nuit précédant l’évènement, sans donner d’explications.
Mercredi, l’association a déclaré que «la police avait demandé à nous rencontrer à plusieurs reprises», après qu’elle ait reçu l’autorisation pour la marche.
«L’action avait tout d’abord fait l’objet d’un avis d’approbation de la part de la police», a déclaré la HKWWA dans un communiqué.
«L’association a fait de son mieux pour trouver un accord avec la police pour que la manifestation puisse avoir lieu. Cependant, le résultat n’a pas été à la hauteur de nos espérances».
«Nous n’avons pas pu organiser la marche et le rassemblement pour que les femmes s’expriment».
La police de Hong Kong a de son côté expliqué dans un communiqué mercredi procéder à une «évaluation complète des risques» lorsqu’elle est contactée pour un événement public, et prendre ensuite les «mesures correspondantes» pour le gérer.
Interrogée par l’AFP pour savoir si elle avait fait pression sur la HKWWA, la police a déclaré lors d’une conférence de presse le 4 mars qu’elle «respectait la décision des organisateurs».
Loi sur la sécurité nationale
Hong Kong était auparavant le théâtre de manifestations fréquentes, mais celles-ci ont pris fin après que Pékin ait imposé une loi sur la sécurité nationale en 2020 pour réprimer les manifestations nombreuses et parfois violentes en faveur de la démocratie.
Les réunions de groupe ont également été interdites pendant plus de deux ans dans le cadre des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, qui ont commencé à être allégées fin 2022.
Après l’annulation de la marche de la HKWWA, la police a déclaré que toute personne y participant serait considérée comme violant les lois sur les rassemblements illégaux.

D’après les organisateurs, «les groupes et les citoyens qui nous ont soutenu ont aussi subit des pressions».
Ces soutiens incluent la Ligue des sociaux démocrates, parti politique pro-démocratie, qui a déclaré que ses membres ont été menacée d’arrestation par la police s’ils participaient à la marche.
La HKWWA s’est engagée, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, à continuer la lutte pour l’égalité de genre et pour les droits des femmes dans le monde du travail. «Notre seul choix est de continuer et de persévérer: solidarité, s’entraider, s’exprimer.»
Emmanuel Macron a annoncé mercredi la présentation d’un projet de loi «dans les prochains mois» pour inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, en rendant hommage à la féministe Gisèle Halimi, lors de la Journée internationale des droits des femmes.

«Les avancées issues des débats parlementaires, à l’initiative de l’Assemblée nationale puis éclairées par le Sénat, permettront je le souhaite, d’inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois», a déclaré le président de la République. Décédée en 2020, l’avocate Gisèle Halimi a été une combattante acharnée du droit à l’IVG.
Ce projet de loi portera sur une vaste réforme des institutions, voulue par le chef de l’Etat, qui pourrait aller d’un redécoupage des régions à une redéfinition des mandats électoraux, selon l’entourage présidentiel.
Le Parlement examine actuellement une proposition de loi constitutionnelle spécifique sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), présentée par des parlementaires, qui doit donc être approuvée dans des termes identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat puis être soumise à référendum.
En optant pour un projet de loi gouvernemental, Emmanuel Macron a ouvert la voie à une «constitutionnalisation» de l’avortement par un vote du Parlement réuni en Congrès, à la majorité des 3/5e, au moment où le droit à l’avortement, parfois remis en cause dans le monde, notamment aux Etats-Unis.
Le Sénat à majorité de droite a voté en faveur de l’inscription dans la Constitution de la «liberté de la femme» de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de «droit» privilégiée par la gauche, et que le chef de l’Etat reprend donc à son compte.
Ce nouveau cheminement n’est pas non plus sans risque en raison des difficultés à faire voter de vastes réformes institutionnelles.
«S’il veut faire en sorte que jamais l’IVG ne soit inscrite dans la Constitution, qu’il continue à faire comme ça», a averti la cheffe des députés La France insoumise, Mathilde Panot.
Halimi dans l’histoire
«Rappelons qu’en 2008, la droite contrôlant Sénat et Assemblée nationale n’avait fait passer une révision large» de la Constitution «qu’à une voix près... rien n’est donc fait», relève le spécialiste du droit public Benjamin Morel.
La Fondation des Femmes a néanmoins salué «une victoire pour toutes les femmes en France», estimant qu’une constitutionalisation «sécurise ce droit pour les années à venir».
Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, a aussi voulu faire entrer dans l’histoire Gisèle Halimi, militante emblématique de nombreux combats de la seconde moitié du XXe siècle, de la décolonisation au droit à l’IVG, au-delà des polémiques.

«Elle a porté la cause de l’indépendance algérienne. Elle fut la procureure de ce que les autorités françaises de l’époque faisaient, de la manière dont elles le faisaient», a-t-il relevé, en présence de son prédécesseur François Hollande et des plus hautes autorités judiciaires du pays, en rappelant le combat de Gisèle Halimi contre la torture en Algérie.
«Si aujourd’hui la guerre d’Algérie a quitté les prétoires, elle doit maintenant prendre toute sa place dans notre mémoire ici en France et aussi en Algérie», a poursuivi le chef de l’Etat, sans toutefois se prononcer sur une éventuelle entrée au Panthéon de la militante.
Cette entrée dans le temple des figures de la République, de Jean Moulin à Simone Veil, a été préconisée par l’historien Benjamin Stora parmi les pistes susceptibles de sceller la réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie et à l’intérieur de la société française.
Mais elle est vue d’un mauvais oeil par les nostalgiques de l’Algérie française à droite et à l’extrême droite.
«Les deux Simone»
Avant le président, Jean-Yves Halimi a aussi rendu un vibrant hommage à sa mère. «Tu rejoins au Panthéon de notre récit national les deux Simone, de Beauvoir et Veil, tes soeurs de lutte et tes amies personnelles», a dit son fils aîné.

Un autre de ses fils, le journaliste Serge Halimi, a boycotté l’hommage, déplorant qu’il intervienne en pleine mobilisation contre une réforme des retraites «extrêmement injuste», que sa mère aurait selon lui combattue.
Même boycott pour Violaine Lucas, présidente de l’association «Choisir la cause des femmes» cofondée par Gisèle Halimi en 1971, qui dénonce une «instrumentalisation politique».
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi partout en France pour la journée internationale des droits des femmes, placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites et les inégalités salariales.
La ministre Isabelle Rome a présenté à cette occasion un plan pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Parmi la centaine de mesures prévues figurent le doublement du nombre de Maisons des femmes, structures d’aide aux victimes de violences, mais aussi la création de «pôles spécialisés» dans les violences conjugales au sein des tribunaux.
Joe Biden a promis mercredi de «soutenir les droits des femmes et des jeunes filles dans tous les aspects de notre politique intérieure et extérieure», sans mentionner spécifiquement l’enjeu crucial du droit à l’avortement aux Etats-Unis.
La journée internationale des droits des femmes «met à l’honneur une vérité que nous éprouvons chaque jour: les femmes et les jeunes filles sont essentielles au succès et au progrès dans tous les aspects de nos sociétés», écrit le président américain à l’occasion du 8 mars.
«Dans de trop nombreuses parties du monde, les droits des femmes et des jeunes filles sont attaqués», déplore-t-il, en mentionnant l’Afghanistan, l’Iran et «l’utilisation du viol comme arme de guerre» par l’armée russe en Ukraine.
Le département du Trésor a lui annoncé dans la foulée mercredi de nouvelles sanctions contre des entités et individus en Iran, notamment deux responsables du système pénitentiaire iranien, accusés de violations des droits humains envers les femmes et filles dans ce pays qui connaît un mouvement de contestation sans précédent.

Joe Biden s’engage par ailleurs à travailler «partout dans le monde» pour «défendre l’accès à la santé y compris pour ce qui concerne la reproduction» et pour «préserver la participation politique des femmes».
En ce qui concerne son propre pays, le président américain ne cite pas explicitement le droit à l’avortement, menacé depuis que la Cour suprême en a sapé l’ancrage constitutionnel, ce qui a conduit de nombreux Etats à restreindre ou simplement supprimer l’accès à l’IVG.
Biden mentionne en revanche les «investissements» faits aux Etats-Unis en faveur des familles et des femmes qui travaillent et une loi destinée à lutter contre les violences conjugales.
Le démocrate de 80 ans, faute de majorité au Congrès, n’a de fait aucun moyen de contrer les initiatives des conservateurs contre le droit à l’avortement.
Mardi, la Floride a présenté un projet de loi qui interdirait l’avortement après six semaines, tandis que l’accès de toutes les Américaines aux pilules abortives, utilisées dans la grande majorité des interruptions de grossesse aux Etats-Unis, est actuellement suspendu à la décision d’un juge du Texas.
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Lire notre article: Voici où la Suisse se fait distancer en matière d’égalité
Même à l’heure de l’égalité des sexes, les hommes se bornent la plupart du temps à sortir les poubelles» en Suisse, tandis que les femmes s’occupent de tout le ménage et de garder les enfants. C’est ce que montre un sondage de l’institut d’études de marché Link.
Une nette majorité des personnes interrogées est favorable à une plus grande égalité entre les sexes : mais le quotidien semble en être encore éloigné, peut-on lire dans un communiqué de Link mercredi.
Ainsi, la majeure partie des tâches ménagères continue d’être effectuée par les femmes. Celles-ci se sentent également désavantagées sur le plan professionnel, notamment parce qu’une charge de travail plus importante est considérée comme une condition préalable à l’obtention d’un poste de direction, ce que les femmes ne peuvent pas remplir aussi souvent que les hommes en raison du manque d’alternatives pour la garde des enfants.

Déchets et finances
En ce qui concerne la répartition des tâches ménagères, les trois quarts des personnes interrogées sont certes d’accord pour dire qu’elles devraient être attribuées de manière égale entre les deux sexes.
Mais lorsqu’on leur demande qui assume principalement quelles tâches dans une relation, les hommes indiquent le plus souvent qu’ils sont responsables de l’élimination des déchets et des finances du ménage.
Selon l’étude, les femmes continuent d’être affectées à la lessive, à la vaisselle, à la préparation des repas et à l’achat des aliments. Ce sont également les femmes qui sont principalement responsables du nettoyage et de la garde des enfants.
Ce sondage, mené du 22 février au 1er mars, a été réalisé sur la base de 1059 interviews auprès de personnes âgées de 15 à 79 ans résidant dans les trois régions linguistiques de Suisse.
En France, l'association «JamaisSansElles» a imaginé une campagne nationale affichée dans tout le pays le 8 mars pour dénoncer les biais sexistes des intelligences artificielles.
Pour la journée internationale de lutte des droits des femmes les Verts vaudois ont rappelé sur Twitter plusieurs inégalités.
La part des femmes représentées dans les commissions, sous-commissions, conseils, organes et groupes de travail nommées par le Conseil d’Etat progresse dans le canton de Neuchâtel. Elle atteignait 41% à fin 2022, soit 10 points de plus en l’espace d’une législature.
L’égalité entre femmes et hommes constitue un enjeu pour l’exécutif et «une représentation équilibrée des genres au sein des entités qu’il nomme contribue à la construire», a indiqué la Chancellerie d’Etat mercredi. C’est pourquoi le Conseil d’Etat a adopté en 2020 un arrêté visant à y garantir une représentation équilibrée.
Entré en vigueur le 1er janvier 2021, l’arrêté a déployé ses effets à l’occasion du renouvellement des entités pour la législature en cours (2021-2025). La forte progression de la proportion de femmes nommées dans les commissions s’observe dans tous les départements, relève le communiqué.

Encore du travail
Avec 41% de femmes, l’objectif fixé en matière d’égalité des genres, soit une représentation minimale de 40% de l’un et l’autre genre sur l’ensemble des entités nommées, est globalement atteint. Ce d’autant plus que de nombreuses personnes sont automatiquement nommées dans les commissions en raison de leur fonction.
Le Conseil d’Etat neuchâtelois se montre satisfait du résultat. Il observe toutefois qu’une «marge de progression persiste, puisque d’une part tous les départements conservent une majorité masculine et que d’autre part, prises individuellement, un nombre important d’entités n’a pas atteint l’objectif de 40%».
Les Irlandais vont se prononcer par référendum en novembre sur le retrait de leur Constitution d’articles considérés comme «dépassés» sur la place des femmes, censée être «à la maison», a annoncé le gouvernement mercredi, journée internationale des droits des femmes.
L’article 41.2 de la Constitution de 1937, à une période où l’Irlande se trouvait sous l’influence d’une branche très puritaine de l’Eglise catholique, stipule ainsi qu’»une femme, par sa vie à la maison, apporte à l'Etat un soutien sans lequel le bien commun ne peut être atteint".
Le texte ajoute que «les mères ne devraient pas être contraintes par les nécessités économiques à travailler au détriment de leurs tâches à la maison».
Longtemps considérée comme très conservatrice, l’Irlande a adopté ces dernières années par référendum, à de larges majorités, des textes en faveur de l’avortement ou du mariage des couples du même sexe.
Entériner l'égalité des sexes
«Pendant trop longtemps, les femmes et les filles ont assumé une part disproportionnée de responsabilités familiales, ont fait l’objet de discriminations à la maison et sur le lieu de travail, ont été réduites à l’état d’objet ou ont vécu dans la peur des violences domestiques ou sexistes», a déclaré le Premier ministre Leo Varadkar dans un communiqué.

La modification de la Constitution permettrait d’»entériner l'égalité des sexes" et de «supprimer la référence dépassée aux +femmes à la maison+", a-t-il ajouté.
Cette décision de tenir un référendum fait suite à une série de recommandations du Parlement irlandais l’année dernière, qui proposait notamment de supprimer l’article en question sur la place des femmes et de le remplacer par une référence au soutien du gouvernement pour les foyers et les communautés.
Les élus demandaient aussi l’inscription dans la constitution de références explicites à l’égalité entre les genres et à la protection des familles, même en dehors du cadre d’un mariage.
Le gouvernement compte publier les questions précises soumises à référendum d’ici à la fin juin.
Des milliers de femmes ont manifesté mercredi au Pakistan pour la Journée internationale des femmes, malgré les tentatives des autorités de plusieurs grandes villes de bloquer ces marches, sources de fortes tensions par le passé.
Dans ce pays très conservateur et patriarcal, les marches du 8 mars – appelées «Aurat» (femme) – sont controversées depuis la première édition en 2018, car les participantes n’hésitent pas à aborder des thématiques qui divisent l’opinion comme le divorce, le harcèlement sexuel ou la menstruation.
Chaque année, les slogans les plus provocateurs utilisés par les féministes suscitent la polémique pendant des semaines et leur valent de violentes menaces.

«La raison d’être de la marche Aurat est d’exiger la sécurité qui n’est pas garantie aux femmes dans ce pays et cette société», a déclaré Rabail Akhtar, une enseignante qui s’était jointe à environ 2000 manifestantes à Lahore.
«C’est notre heure»
«Nous n’allons plus nous asseoir en silence. C’est notre jour, c’est notre heure», a-t-elle ajouté.
Les autorités de la ville avaient initialement interdit la marche en raison du risque de confrontation avec une contre-manifestation, intitulée «Haya» (modestie) et demandant la préservation des valeurs islamiques.
Les organisateurs ont saisi la justice et un compromis a finalement été trouvé avec la municipalité, imposant que le lieu de l’événement soit changé.
«Il est absurde que ce soit le même cinéma chaque année (...) Pourquoi ont-ils tellement peur que les femmes demandent leurs droits», a remarqué Soheila Afzal, une graphiste.

Dans la capitale Islamabad, les femmes ont refusé se plier à la décision de la municipalité de les confiner à un parc, où une femme avait été victime d’un viol collectif en février.
Des centaines des femmes se sont réunies devant le club de la presse, mais ont été bloquées là par la police et des conteneurs maritimes, et empêchées de défiler.
Soutien aux femmes afghanes
Nombre d’entre elles brandissaient des banderoles soutenant les femmes afghanes, soumises aux restrictions liberticides des talibans.
«Avant les femmes étaient silencieuses, mais maintenant elles sont dans la rue, parlent de leurs droits et de justice, et je pense que c’est le changement qu’elles attendaient», a déclaré Aisha Masood, 24 ans, qui travaille pour une ONG locale.
Les organisateurs des marches Aurat sont accusés par les conservateurs de promouvoir les valeurs libérales de l’Occident, et de ne pas respecter les sensibilités religieuses et culturelles locales.
En 2020, des islamistes avaient lancé des pierres sur les manifestantes à Islamabad, en blessant certaines et forçant les autres à se mettre à l’abri.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde redoute la menace d’un «retour en arrière de décennies d’avancées pour les droits économiques des femmes». Mercredi à Genève, elle a estimé que le protectionnisme «pourrait encore empirer».
«La fragmentation du commerce mondial menace d’un retour en arrière de décennies d’avancées», a déploré Mme Lagarde lors d’une discussion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour la Journée internationale des femmes. Et de s’inquiéter de la montée du protectionnisme.

Certains pays revoient leurs filières d’approvisionnement et les restrictions au commerce ont été largement multipliées ces dernières années. La présidente de la BCE ne parle cependant pas d’une «démondialisation» mais d’un changement. «Nous allons probablement voir davantage de commerce à l’intérieur de blocs» qui partagent des valeurs, a affirmé Mme Lagarde. De quoi tenter d’affronter les chocs extérieurs.
Or, «la progression du commerce mondial a été inextricablement liée à celle de l’émancipation des droits des femmes», a ajouté la présidente. Les pays où celui-ci avance le plus sont ceux qui garantissent le mieux l’égalité hommes-femmes.
Selon elle, il faut garantir que le commerce reste «aussi ouvert que possible» malgré les tensions, notamment pour l’accès des pays en développement aux marchés. Le genre doit faire partie davantage des accords commerciaux, dit-elle.
Décennie pour revenir sur les revers selon Ngozi
Les femmes doivent être mieux représentées aux postes de direction. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles n’ont occupé que 12% de ceux-ci dans les organisations multilatérales, a ajouté Mme Lagarde. «Il faut que cela change», selon elle.
A l’OMC, la moitié des directeurs généraux adjoints sont désormais des femmes pour la première fois, s’est félicitée lors de la discussion la cheffe de l’organisation Ngozi Okonjo-Iweala. Elle a salué les efforts lacés déjà par son prédécesseur et veut oeuvrer sur cette question.

Le nombre de femmes parmi les directeurs dans l’institution a lui aussi progressé, doublant pour atteindre désormais 43%. Il faut des changements «systémiques et structurels», dit la directrice générale, laissant entendre que des réticences sont encore observées.
Plus largement, Dr Ngozi affirme que le retour sur les avancées mentionné par son amie Christine Lagarde a déjà lieu. Elle l’attribue à la pandémie, à la guerre en Ukraine, au changement climatique, à l’inflation ou la crise énergétique. «Il faudra une décennie ou plus pour revenir là où nous étions», a-t-elle affirmé.
«La représentation des femmes (à la tête de banques européennes) s’améliore progressivement» mais «trop lentement» alors même que leur présence au sein des organes de direction contribue à une meilleure rentabilité, a indiqué l’Autorité bancaire européenne (ABE) dans un rapport publié mardi.
Ayant étudié la situation de 662 établissements de crédit et 129 entreprises d’investissement, l’institution a relevé que seuls 11,3% des 689 directeurs généraux étaient des femmes (contre 8,5% en 2018).
En outre, plus de la moitié de ces établissements (56%) n’a pas de femme directrice exécutive.
L’ABE a également noté que plus de la moitié (58%) des établissements de crédit où les directions exécutives sont féminisées affiche une rentabilité plus élevée que la moyenne.
Les dirigeantes reçoivent en moyenne une rémunération inférieure de 9,4% à celles de leurs homologues masculins, relève encore l’étude.

Malgré la législation contraignante en vigueur, une «proportion significative» de ces établissements, soit 27%, n’a pas adopté de politique en matière de diversité (contre 41,6% en 2018).
De leur côté, les banques françaises cherchent à féminiser leurs états-majors et ont réalisé de «vrais efforts» et de «vrais progrès» en ce sens ces dernières années, a récemment assuré la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) Maya Atig dans un entretien à l’AFP.
Cette dernière explique que des freins subsistent : d’abord, l’âge auquel les candidats accèdent à ces fonctions, «autour de 55, 60 ans», qui reflète «les viviers de recrutement des grandes écoles il y a 30 ans, qui étaient très loin de la parité». Et d’autre part, «les hommes ayant souvent occupé des postes de responsabilité plus variés dans leur carrière, c’est un atout pour monter la dernière marche», selon elle.
L’avortement ne sera pas retiré du code pénal suisse. Le Conseil national a enterré mardi sur un score serré une initiative parlementaire de Léonore Porchet (Vert-e-s/VD). Pour la droite, le régime des délais a fait ses preuves.
En Suisse, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est a priori interdite, a rappelé Léonore Porchet. Elle est réglée dans le code pénal. Les personnes concernées sont culpabilisées pour leur décision ou subissent des pressions pour renoncer à un avortement, estime l’élue écologiste, par ailleurs présidente de l’organisation Santé sexuelle Suisse.
L’Organisation mondiale de la santé recommande une dépénalisation totale de l’avortement, à savoir son retrait de toutes les lois pénales ou criminelles. La France, la Belgique ou encore le Royaume-Uni ont déjà fait le pas. La Suisse doit en faire de même.
La Suisse a l’un des taux d’IVG les plus bas d’Europe. L’avortement «de confort» n’existe pas, chaque interruption de grossesse est un choix éclairé et réfléchi des personnes concernées avec leur médecin, rappelle Léonore Porchet. Il faudrait donc une nouvelle loi spécifique, mettant la santé des personnes concernées au centre, et qui maintiendrait le régime actuel des délais.
Politique symbole
Depuis 20 ans, il n’y a plus eu de poursuites pénales liées à un avortement, soit l’année même du plébiscite populaire pour le régime des délais. Ce régime rend de facto licite l’avortement, s’il est effectué dans le délai de 12 semaines, a rappelé pour la commission Yves Nidegger (UDC/GE).
«C’est donc une initiative purement symbolique, absurde», pour le Genevois. Il y aura toujours une tension entre le droit à la vie du fœtus et le droit individuel d’une femme à avorter. Le régime des délais est un compromis entre ces deux tensions.
Pas craindre une votation
«N’ayez pas peur de soutenir mon texte», a lancé encore Léonore Porchet en s’adressant directement aux députées, notamment du bord libéral. Même si un courant conservateur tente actuellement, en Suisse comme aux Etats-Unis, de remettre en cause le droit des femmes à avorter. Les dernières votations populaires sur le sujet ont été largement gagnées.
Elle n’a pas été suffisamment entendue. Son initiative a été coulée par 99 voix contre 91 et 6 abstentions.
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le président ukrainien a salué mercredi le rôle des femmes dans la lutte de son pays contre l’invasion russe.

«Je pense qu’il est important de dire merci aujourd’hui. De remercier toutes les femmes qui travaillent, enseignent, étudient, sauvent, soignent et combattent pour l’Ukraine», a dit Volodymyr Zelensky dans une vidéo mise en ligne par le présidence.
Il a également appelé à se «souvenir, à penser et à remercier toutes les femmes qui ont sacrifié leur vie pour notre pays».
Dans cette petite allocution, M. Zelensky a promis une nouvelle fois la victoire à ses compatriotes: «Ensemble nous sommes forts, ensemble nous sommes invincibles, et ensemble nous allons gagner», a-t-il dit.
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