BrexitLes Européens font un geste envers Theresa May
Les 27 dirigeants ont donné leur «feu vert» pour commencer à plancher sur la deuxième phase des négociations.
Les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont fait un geste vendredi à l'attention de la première ministre britannique Theresa May, sous pression à Londres, au deuxième jour du sommet européen à Bruxelles. Les négociations sur le Brexit ne font toutefois pas de «progrès suffisants», estime-t-on à Bruxelles.
Les dirigeants européens ont donné leur «feu vert» vendredi matin pour préparer «en interne», c'est-à-dire à 27, la négociation d'un futur accord commercial ainsi qu'une période de transition après la date officielle du Brexit, le 29 mars 2019, a annoncé le président du Conseil européen Donald Tusk sur Twitter. «Mme May a demandé un signe, on a fait un signe», a commenté une source diplomatique.
Cette décision prise très rapidement vise à démontrer une nouvelle fois l'unité sans faille des 27 sur le Brexit, selon cette source.
Rendez-vous en décembre
Les dirigeants des pays qui resteront dans l'UE ont entériné sans surprise l'absence de «progrès suffisants» dans ce dossier. Les négociations sur le divorce, commencées en juin, portent sur trois angles prioritaires: le droit des citoyens expatriés, l'Irlande et sa frontière, et le règlement financier.
Les 27 renvoient ainsi au mois de décembre, date du prochain sommet européen, la décision d'entamer les tractations commerciales pour la période qui suivra le Brexit. Londres voudrait l'entamer sans tarder.
Le travail préparatoire permettra de «gagner du temps», a assuré vendredi une source européenne. «L'idée est que les dirigeants soient prêts à décider en décembre un mandat de négociations (pour une deuxième phase de discussions, ndlr), si des progrès suffisants sont alors constatés», a précisé cette source.
Crainte d'un Brexit sans accord
Face à l'enlisement des tractations, certains Européens commencent à craindre un Brexit sans accord de retrait pour amortir le choc. Mais la chancelière allemande Angela Merkel estime pour sa part qu'il n'y a «aucune indication» d'un échec à venir. «Ce processus avance pas à pas», a-t-elle commenté vendredi.
Donald Tusk a rencontré en tête-à-tête vendredi matin Mme May. La première ministre britannique avait plaidé jeudi soir pour trouver avec ses collègues un accord que «nous pouvons soutenir et défendre devant nos concitoyens», selon ses termes.
Donald Tusk a insisté qu'avant de décider en décembre sur le passage à la deuxième phase de négociation, il faudrait des propositions «plus concrètes» de la part des Britanniques. Theresa May «espère que dans les temps qui viennent nous puissions arriver à de nouvelles décisions, mais (elle n'a pas fait) de nouvelles propositions», a résumé vendredi le premier ministre néerlandais Mark Rutte.
«Loin du compte»
La négociation est particulièrement difficile sur la question du règlement financier. Bruxelles déplore l'absence d'une proposition concrète de la part des Britanniques. Le négociateur européen Michel Barnier a déjà expliqué à plusieurs reprises qu'il n'attendait pas à l'heure actuelle un chiffre, mais voulait un accord sur la méthodologie de calcul.
«Le règlement complet et final fera partie de l'accord que nous aurons» et qui inclura la «relation future» entre la Grande-Bretagne et l'UE, a répondu Theresa May vendredi. La locataire du 10, Downing Street n'a toutefois pas donné de nouvelles précisions.
«Nous sommes loin du compte sur les engagements financiers» de la part du Royaume-Uni, a estimé de son côté Emmanuel Macron. Le président français a cependant noté «une bonne volonté britannique manifeste» ces dernières semaines dans les négociations.
Nouvelles méthodes
Avant de se lancer dans leurs discussions sur le Brexit, les dirigeants se sont mis d'accord à 27 sur les nouvelles méthodes de travail proposées par Donald Tusk pour dépoussiérer l'exercice des sommets européens.
L'ancien premier ministre polonais a tracé une feuille de route pour les deux prochaines années, qui inclut un programme de 13 sommets en vue de donner un nouveau souffle à l'Union européenne après le choc du Brexit. Il veut profiter de la nouvelle impulsion en faveur de l'intégration européenne prônée par la France d'Emmanuel Macron.
ats
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.