SUISSE-UELes étudiants se mobilisent pour Erasmus
Des milliers d'étudiants ont signé un appel à l'intention de Bruxelles, alors que des centaines d'autres manifestaient à Genève ou répondaient à Christoph Blocher, qui sous-estime leur problème.

Les réactions du monde académique à l'exclusion de la Suisse du programme Erasmus de l'UE ont franchi un palier supplémentaire mercredi. Des milliers d'étudiants ont signé un appel à l'intention de Bruxelles alors que des centaines d'autres manifestaient à Genève ou répondaient à Christoph Blocher, qui sous-estime leur problème.
L'ampleur de l'inquiétude apparaît à l'aune du succès de l'appel lancé mardi par l'Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES). Plus de 10'000 personnes ont déjà signé en moins de 24 heures ce document par lequel l'UNES veut marquer la volonté du monde académique suisse de continuer à participer aux programmes européens de formation et de recherche.
L'UNES se réjouit de ce soutien massif, relève-t-elle dans un communiqué. Les signataires de l'appel demandent aux décideurs politiques européens de reconsidérer leur décision d'écarter la Suisse des programmes. Les étudiants sont soutenus dans leur démarche par les diverses conférences suisses des recteurs des universités et autres hautes écoles ainsi que le Fonds national notamment.
Christoph Blocher pris au mot
Plus symbolique et anecdotique mais pas moins explicite, la réaction mardi des Jeunes socialistes vaudois à l'offre de Christoph Blocher d'aider les étudiants qui seraient confrontés à des problèmes avec Erasmus a elle aussi connu un succès qui dépasse les attentes. Des centaines de messages ont été adressés mercredi au conseiller national UDC qui affirmait n'avoir trouvé aucun étudiant qui ne pourrait étudier à l'étranger ces deux prochaines années.
La JSV a décidé de prendre le conseiller national UDC au mot quand il a affirmé qu'un étudiant qui connaîtrait des problèmes après le vote du 9 février pouvait lui écrire pour obtenir de l'aide. En français, anglais, italien ou allemand, les commentaires et les questions ont afflué sur le site www.helpline-blocher.org.
En fin d'après-midi, quelque 120 textes étaient lisibles, alors que 400 autres étaient en attente, a expliqué à l'ats Julien Rilliet, porte-parole de Jeunes socialistes vaudois. «Nous avons lancé l'idée sur le ton de la plaisanterie, mais le succès est immense, c'est même trop, on n'arrive pas à suivre. On devrait dépasser la barre des 1000 ce soir», se félicite mercredi le responsable.
«Qu'est-ce que je fais avec mes billets d'avion?»
Il y a des textes généraux, mais «le plus poignant», ce sont les messages «très concrets: qu'est-ce que je fais avec mes billets d'avion?, avec l'appartement réservé?, qui va financer mon projet de recherches?», illustre Julien Rilliet.
Le site devrait rester ouvert jusqu'à la semaine prochaine. La JSV réfléchira ensuite à ce qu'elle veut faire avec tous ces messages et témoignages.
Manif à Genève
Christoph Blocher a aussi été la cible des étudiants à Genève où 300 à 400 d'entre eux ont manifesté mercredi matin pour dénoncer les conséquences du vote du 9 février. C'est au cri de «Blocher t'es foutu, la jeunesse est dans la rue» ou «étudiants en colère, on va pas se laisser faire» que les manifestants ont défilé dans Plainpalais.
La Commission européenne a annoncé la semaine dernière que la Suisse ne participerait plus aux programmes «Horizon 2020» et «Erasmus plus» qu'au titre d'Etat tiers. La Commission avait déjà suspendu les négociations sur la participation suisse à ces programmes après la votation du 9 février sur l'immigration et la décision du Conseil fédéral de suspendre l'élargissement de la libre circulation avec la Croatie.
Bruxelles plus gourmand
Mais avant le vote, Bruxelles s'était montrée financièrement plus gourmande envers la Suisse. Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a confirmé mercredi à la radio publique alémanique SRF avoir reçu une demande de l'UE selon laquelle elle attendait plus de moyens de la Suisse que le montant que les Chambres fédérales avaient décidé.
Le chef de Département fédéral de l'économie (DEFR) a informé le Conseil fédéral de la démarche de l'UE deux semaines avant le scrutin. Les Chambres fédérales avaient voté un crédit de 306 millions de francs pour la participation de la Suisse au nouveau programme Erasmus. Porte-parole du DEFR, Rudolf Christen n'a pas pu dire à l'ats quels moyens supplémentaires Bruxelles a exigés de la Suisse.
Malgré le crédit du Parlement, les négociations sur le nouveau programme Erasmus n'ont pu aboutir avant la fin 2013. Cela n'a aucun rapport avec les exigences supplémentaires de l'UE, affirme Johann Schneider-Ammann.
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