PandémieLes États-Unis face à une poussée «préoccupante»
La planète n’en a pas fini avec le coronavirus. Les États-Unis doivent notamment faire face à une recrudescence des cas.

La pandémie de Covid-19 enregistre une poussée «préoccupante» aux États-Unis et progresse toujours en Amérique latine, pesant lourdement sur l’économie mondiale dont le Fonds monétaire international doit actualiser mercredi les perspectives de croissance.
«Les deux prochaines semaines seront critiques» pour répondre aux poussées «préoccupantes» de contamination, a mis en garde le Dr Anthony Fauci, immunologiste en chef de la Maison-Blanche, se disant inquiet alors que plus de 32’000 cas avaient été diagnostiqués en 24 heures mardi. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé par le Covid-19 avec 121’176 décès.
Record au Texas
L’État du Texas, qui a entamé son déconfinement dès début mai, a notamment enregistré 5000 nouvelles infections – un record depuis le début de la pandémie – poussant son gouverneur républicain, Greg Abbott, à appeler ses concitoyens à rester chez eux.
Aux Caraïbes et en Amérique latine, actuel épicentre de l’épidémie, le bilan a dépassé mardi les 100'000 morts, dont plus de la moitié au Brésil. Plus de 200 policiers péruviens sont morts et plus de 15’000 ont été contaminés en tentant de faire respecter le confinement dans ce pays qui figure parmi les plus touchés avec le Brésil, le Mexique et le Chili.
Quarantaine de 14 jours
Les Etats de New York, New Jersey et Connecticut demandent aux personnes venues de régions des Etats-Unis où la pandémie de coronavirus accélère de se soumettre à une quarantaine de 14 jours, ont annoncé mercredi leurs gouverneurs.
Les régions concernées sont déterminées en fonction d'indicateurs de santé publique, a indiqué le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, lors d'un point de presse, mentionnant neuf Etats.
Fuir en forêt
Au Brésil, où le dernier bilan fait état de 52’645 morts, des peuples indigènes ont fui dans la forêt pour échapper au coronavirus, d’autres ont bloqué l’accès de leurs villages. Ces efforts n’ont pas été suffisants pour stopper la pandémie: 24 habitants de la réserve d’Umariaçu ont été contaminés et deux sont morts.
«Le virus tue des chefs, des anciens et des guérisseurs, (…) et la pandémie risque de causer des dommages irréversibles à nos communautés et notre culture», a mis en garde l’Association des peuples indigènes du Brésil (APIB) lundi sur les réseaux sociaux un message destiné à encourager les jeunes autochtones à rester chez eux. Dans ce contexte inquiétant, la Colombie a décidé de prolonger le confinement jusqu’au 15 juillet.
Reconfinement
En Europe, l’Allemagne a reconfiné mardi plus de 600’000 personnes face à l’éruption d’un foyer de contamination dans le plus grand abattoir d’Europe, où plus de 1550 personnes ont été contaminées. Une situation qui provoque des craintes de nouvelle vague de contamination tout comme en Italie où les autorités médicales s’inquiètent du relâchement de la population face au danger du virus.
La vente de masques – introuvables au début du confinement – y est désormais en chute, selon la Fédération des pharmaciens italiens, tandis que les plages sont bondées et que les apéritifs festifs rapprochés se multiplient dans le pays qui a enregistré 34'657 morts.
La prudence est de mise aussi en Espagne, où la Catalogne est revenue sur sa décision d’autoriser la réouverture des discothèques, n’autorisant à danser que les personnes se connaissant déjà, et seulement dans des restaurants ou des hôtels.
Perspectives du FMI
Alors que la tentation des États est grande de lever toujours plus les mesures de précaution prises pour endiguer la progression de la maladie afin de relancer leur activité économique, le FMI doit actualiser ses perspectives de croissance mondiale dans l’après-midi.
Depuis trois mois, les mauvaises nouvelles se multiplient entre faillites et plans de licenciement. Cependant, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a souligné mardi que si la chute du commerce mondial a été «d’une ampleur inégalée» ces derniers mois, le tableau était moins sombre que craint grâce aux mesures de soutien adoptées par les gouvernements.
La bulle Bula
Le secteur du tourisme, particulièrement touché, multiplie les initiatives pour sortir de l’ornière, comme aux îles Fidji qui ambitionnent de créer une «bulle» avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, au sein de laquelle les vacanciers pourraient voyager.
La «bulle Bula» – mot qui signifie «bonjour» en fidjien — offrirait une zone VIP dès la descente de l’avion aux touristes de ces deux pays qui seraient transportés dans une station balnéaire isolée. Elle «permettra aux Australiens et aux Néo-zélandais de profiter de ce que les Fidji offrent de mieux tout en restant à l’écart des autres voyageurs et de la population», a déclaré le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama.
La pandémie a fait 477’117 décès dans le monde, un nombre qui a doublé en moins de deux mois, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi à 08h25 heure suisse. Et plus de 9,2 millions de cas de contamination ont été enregistrés.
ATS/NXP
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