Pandémie du coronavirusLes EMS ont bien géré la crise, mais il reste des traces
Des enquêtes, dont l’une de l’OFSP, ont permis d’évaluer la gestion de la pandémie et ses conséquences, notamment financières, pour les EMS.

La situation dans les EMS continue à se détendre et les institutions bénéficient d’une large reconnaissance de la part des proches pour le travail accompli durant la pandémie. Mais celle-ci a laissé des traces au niveau financier. Les communes sont appelées à agir.
Les enquêtes menées par Curaviva Suisse auprès de ses membres et une investigation récente commandée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) permettent pour la première fois d’évaluer de manière différenciée la gestion de la pandémie et ses conséquences pour les institutions, indique mercredi la faîtière des EMS.
Selon l’enquête de l’OFSP, 85% des proches sont satisfaits de la manière dont la pandémie a été gérée. Les EMS et leur personnel ont fait le maximum pour soigner et assister leurs résidents dans un environnement garantissant autant que possible la dignité et l’autonomie.
Plus de flexibilité dans la 2e vague
Les institutions et les personnes qu’elles accompagnent ont payé un lourd tribut à la pandémie. Quarante-neuf pour cent des victimes du Covid-19 ont passé la dernière période de leur vie dans un établissement pour personnes âgées. Durant une année ordinaire, la proportion de personnes résidant dans un EMS dans le nombre total des décès est de 44% en moyenne.
Alors que les cantons avaient strictement réglementé visites et sorties lors de la première vague, les institutions ont bénéficié de davantage de flexibilité pour gérer la crise durant la deuxième vague. Avec la vaccination, la situation y est aujourd’hui beaucoup plus apaisée.
Recul des nouvelles admissions
La situation tendue durant les première et deuxième vagues, ainsi que la couverture médiatique très importante et parfois «peu nuancée» ont conduit à un recul des admissions en EMS. Beaucoup de personnes concernées et leurs proches manifestent une certaine réticence, quand bien même les soins nécessaires et la charge qui pèse sur les accompagnants dicteraient un placement en institution.
Selon l’enquête de l’OFSP, près de deux tiers des responsables d’EMS constatent un recul des nouvelles admissions et une baisse du taux d’occupation des lits. Quatre-vingts pour cent d’entre eux enregistrent en outre une détérioration de la situation financière.
Manque à gagner
Les deux enquêtes effectuées par Curaviva durant l’été 2020 et en mars/avril2021 auprès de ses institutions membres confirment que celles-ci sont économiquement très affectées.
Sur la base des réponses obtenues, la faîtière calcule que pour 2020, la baisse du taux d’occupation des lits (-2,5% par rapport à 2019) a conduit à un manque à gagner de 278 millions de francs. Les dépenses supplémentaires hors coûts des soins s’élèvent, elles, à près de 107 millions.
En 2020, le Covid-19 a engendré des coûts non couverts d’environ 385 millions de francs. Et les institutions ont continué à tourner à perte jusqu’à fin février de cette année, ajoute Curaviva.
La crise est responsable de la baisse temporaire du taux d’occupation des lits et de ses conséquences telles que le chômage partiel, voire les licenciements. La faîtière demande donc aux cantons et aux communes d’agir rapidement pour soutenir financièrement les institutions concernées.
La clarification des questions relatives au financement, nécessaire depuis plusieurs années, n’en est que plus urgente, souligne encore Curaviva, qui défend les intérêts de 2600 institutions sociales destinées aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap ainsi qu’aux enfants et adolescents. Des solutions pérennes sont indispensables pour que les EMS puissent continuer à remplir leur mission.
ATS
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